Panama

7 juin : 5 heures 50 Maoro mouille dans 12 mètres de fond dans la grande zone de mouillage gratuite mais ventée de Colon. Il y a environ 15 voiliers en attente. Nous, comme à notre habitude nous mouillons tout près de la côte, nous constaterons plus tard que ce n’était pas une bonne idée, en effet, il doit y avoir une décharge pas très loin et nous en recevons parfois les odeurs et la visite des mouches. Quant aux moustiques ils n’ont pas beaucoup de chemin à parcourir et se régalent sur Yves surtout. Nous avons fait 35 heures de moteur sur les 79 heures de traversée. Pour venir, des orages partout autour de nous et l’arrivée fut très stressante avec des cargos partout, les pilotines qui avancent vite, tout feux allumés, plus les bouées éclairées, les feux de la ville et ceux des chantiers qui travaillent jour et nuit. Il y a donc des feux partout ce n’est pas facile de s’y retrouver. Lorsque l’on coupe le moteur le jour se lève, il nous parvient les odeurs ambiantes, ça pue un peu, il fait très chaud et humide, mais nous sommes à Colon et ce n’est pas rien. C’est la dernière étape avant le Pacifique, un lieu un peu mythique pour les navigateurs. Pour l’instant vite au lit, nous savons qu’il ne va pas être simple de faire les formalités d’entrée et l’attente du passage, alors, repos bien mérité et, demain est un autre jour.

Nous passons par un agent nommé Tito au Panama Canal Yacht Club, très sympa, comme nous sommes trois bateaux il nous fait un prix. Tous les déplacements se font en taxi ici, et nous voilà partis dans les bureaux de l’administration Panaméenne, le porte monnaie bien remplie de nos dollars américains dont nous allons faire la distribution dans divers bureaux ainsi que le remplissage de tous leurs formulaires. Tout ça fait avec Tito et son charmant sourire sera effectué en une demie journée. Il nous faudra également payer pour avoir 4 amarres de 40 m et les pneus, qui servent de protection de la coque, vendus au départ et nous devrons payer pour les laisser à l’arrivée à Panama City. Nous devons également payer pour avoir 4 équipiers par bateau, un par amarre, coût 100 $ par équipier, le skipper ne compte pas puisqu’il doit rester à la barre. Pour nous il faut trois équipiers. Nous décidons de nous aider, alors nous ferons trois voyages. Au matin de son passage, un Américain à qui il manque trois équipiers, nous demande si ça nous intéresse de l’aider, faire une traversée sur un autre bateau avant de faire sur le sien est effectivement intéressant. C’est très rassurant et l’on se fait une montagne de cette traversée qui est longue mais très intéressante. Nous sommes entourés d’une équipe professionnelle qui connaît bien son boulot. C’est assez impressionnant lorsque l’on se trouve tout en bas de l’écluse, de voir ces hauts murs de chaque côté et ces portes géantes qui s’ouvrent et se ferment si facilement. Nous n’aurons aucune crainte pour notre passage. Ce qui frappe tout de suite lorsque vous entrez dans le centre ville de Colon, c’est le délabrement des immeubles, les poubelles sont à même la rue, c’est très sale et les gens vous regardent. Lorsque le taxi se gare devant la banque, le chauffeur reste devant la porte et surveille à la fois la sortie d’Yves de la banque et moi, restée dans le taxi. C’est une impression bizarre. En fait on ne peut marcher seul dans les rues, c’est marina, taxi, courses au super marché votre taxi vous attend devant la porte. Heureusement les prix sont dérisoires, mais il faut demander le prix avant de monter car c’est du n’importe quoi. Pour la même course, soit 3 minutes de voiture, on vous demande de 1$ à 5$ américains. Nous prévenons nos amis Jean-Louis et Chantal, toujours au Marin de nous expédier notre carte SIM du téléphone iridium, en effet ils retardent leur départ et nous ne nous verrons certainement pas à Panama. Notre date de passage est fixée pour le 21 juillet, Kerdonis pour le 23 et Beu’Aise pour le 25. En attendant ces dates Kerdonis et Beu’Aise vont aux San Blas, nous, nous restons à Colon afin d’effectuer quelques achats, entre autre un deuxième pilote et le changement de notre toilette.
Nous effectuons quelques voyages en car jusqu’à Panama city, revenons avec notre WC sous le bras et notre pilote commandé, nous sommes tout contents. Le 21 juillet, il fait beau pour notre départ de Colon, tout se passe bien dans les écluses et nous mouillons dans le lac Gatun, contents de cette première étape qui pour nous est la plus difficile. Traversée du Lac Gatun sous un soleil de plomb, nous y voyons beaucoup d’oiseaux, de papillons et des crocodiles entre deux eaux.

Cette fois nous descendons dans le Pacifique, les écluses vont se vider, nous sommes à couple d’un autre bateau, un américain et dans l’écluse de Miraflores ils décident de nous accoupler à tribord sur un gros bateau, l’américain qui est aux commandes avance un peu vite sur l’autre, ça nous coûtera un chandelier tordu et une belle peur. C’est sous un terrible orage que nous passons sous le pont des Amériques, passage mythique qui vous ouvre le Pacifique. Nous allons mouiller à la Marina Flamenco, heureux d’être de l’autre côté.











Nous repartons tranquillement le lendemain, en bus, pour Colon et notre 3ème passage. Nous en ferons 5, c’est fatiguant.




Notre carte SIM n’est pas arrivée, nous décidons de l’attendre aux îles Perlas à 35 milles de Panama, nous y ferons avec Jean Michel et Beu’Aise l’antifouling, en effet là bas il y a de grosses marées et la plage de Pedro Gonzales est toute en douceur. Il y a un seul habitant un hermite vivant dans sa cabane, il nous offre des avocats délicieux et en échange nous lui donnons des briquets qui lui font un immense plaisir. Hélas sur notre île déserte il y a d’autres hôtes forts désagréables dès que le soleil baisse : les nonos (petits moucherons qui mordent) et les moustiques. Il n’y a que de la mangrove et la végétation est dense, ces petites bêtes sont heureuses de nous trouver. Vendredi 4 juillet, Jean-Michel nous quitte direction les Marquises, nous sommes seuls avec Kerdonis dans notre joli coin.

Plein d’espoir quant à l’arrivée de notre courrier à Colon nous partons donc pour la Marina Flamenco. Nos chemins sont différents à partir de maintenant, Beu’Aise nous ouvre le passage pour les Marquises, Kerdonis partira demain pour l’Equateur.A Flamenco nous retrouvons des connaissances de Colon, nous ne sommes pas seuls, nous irons lundi à Colon avec Michel, en partance pour les Marquises et qui attend lui aussi un colis. Nous rentrons bredouilles tous les deux. Il faut peut être se rendre à l’évidence qu’elle n’arrivera peut être jamais notre carte et pas question de partir traverser le Pacifique sans elle.Nous apprenons également que nous n’aurons pas de deuxième pilote automatique……












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