Fin d'année 2009

Bonne Année !!!

Il paraît que ça se fait. Souhaiter une « bonne année » est-il suffisant pour qu’elle soit bonne ?
Entre nous en matière de souhaits, le service après-vente laisse à désirer et les réclamations sont toujours en grève. Vu l’état du monde ce serait faire preuve de cynisme ou de naïveté que souhaiter à des millions de personnes une bonne année. Je rêve ou je voudrais que ces lignes soient lues par des millions de personnes ? J’aimerais leurs souhaiter une bonne année entière, c’est déjà pas si mal !
Vous faites quoi vous le 31 ?
C’est tout ?
Car il faut absolument « faire quelque chose ». Désolée mais moi je ne ferai rien de plus qu’un autre soir. Mais non je ne déprime pas, c’est juste un peu de bourdon en cette période de Noël, devant ce beau canular, mais c’est pour la bonne cause non ? Reconnaissons que nous nous donnons du mal pour cette « bonne cause » et que de fric cela nous coûte, par obligation en plus et, j’ose espérer que vous aurez la mauvaise conscience écologique devant ces tonnes d’emballage après avoir joué au Père Noël et ses ordures.
Mes vœux auront une signification plus profonde que les mots jetés au vent…….
Malgré le tintamarre des fêtes de fin d’année, je vous offre au final :
Que de l’amour à s’offrir en partage……..Chantal

Noël : moi ça me fout les boules. Les commerçants ont volé la fête des enfants. C’est surtout devenu leurs fêtes à eux. La messe de minuit n’a plus beaucoup de succès, par contre la grande messe de la consommation bat son plein.
Le jour de l’an ou comment s’amuser sur ordre : C’est vraiment le seul soir de l’année où il ne faut pas sortir. A la limite, une petite soirée intime entre amis mais prière de laisser vos cotillons aux vestiaires.
Certains trouveront nos propos amers, oui surement, c’est peut-être le prix à payer d’une prise de conscience. Après l’échec de la conférence de Copenhague, les souhaits devraient être remplacés par des prières afin de garder quelques espoirs.
Enfin, osons quand même en vous souhaitant de garder espoir pour le bon déroulement de l’année à venir.......Yves

Séjour Jérôme - Nov - Déc 2009

9 novembre, Jérôme arrive à Nouméa il est accueilli par son frère Sébastien car nous ne sommes pas rentrés de notre périple à l’île des pins et les Loyautés avec Dany. Nous arrivons à Ouvéa le 11 novembre après une superbe navigation, Maoro tangonné avec vent arrière et un alizé de 15 ou 20 nœuds. Nous mouillons face à l’antenne télé de Fayaoué dans une eau cristalline. 14 novembre, Jérôme, Sébastien et Audrey arrivent à Ouvéa, l’île la plus au nord des Loyautés. C’est l’un des plus beaux atolls du Pacifique. La légende raconte que des habitants de l’île Wallis (dont le nom polynésien est Ouvéa) s’enfuirent vers le milieu du XVIII siècle et atterrirent sur l’île Ounès au nord et à Mouli au sud, ils occupèrent la partie nord de l’île et lui donnèrent le nom de leur patrie d’origine, Ouvéa, le centre de l’île demeura mélanésien. L’île en forme de croissant est un atoll basculé, son lagon n’est pas comblé comme à Lifou ou Maré, mais fermé par une série de récifs et d’îlots, les Pléiades du nord et les Pléiades du sud. Ouvéa est formée de deux bouts de terre, relié par une bande de corail dont la largeur n’atteint pas 40 mètres par endroits. Elle mesure 35 kms de long pour 4300 habitants. Nous sommes à l’aéroport avec Sally, qui nous a accueillis dans sa case. Elle fait partie de la tribu des Hulup, elle vit à présent seule sur un très grand territoire, mais non loin habitent les sœurs, frères et cousins et tout ce monde vit en osmose sur des terres partagées depuis fort longtemps. Nous avons fait la coutume avec elle aussi et j’explique l’importance de celle-ci : La tradition mélanésienne accorde une grande importance aux marques de respects ritualisées. La plus connue est ce qu’on appelle la « coutume », ou geste coutumier : l’échange de dons et de contre dons qui accompagne l’échange de paroles. Le visiteur étranger est invité à faire preuve de ce respect lorsqu’il se rend en milieu traditionnel. Il est d’usage, lorsque l’on va dans une tribu, pour répondre à une invitation (ce qui est le cas pour nous) ou visiter un site, d’annoncer sa visite aux autorités coutumières (ou petit chef). Il convient aussi d’offrir un présent au chef : paquet de tabac, billet de banque et un manou (coupon de tissu coloré) ou un paréo, on accompagne ce geste par des paroles simples de remerciement. Le peuple Kanak reste fier de ses traditions qu’il a su conserver en brousse mais aussi en ville.



Nous commençons par nous rendre à une petite fête dans une tribu, nous y jouons au (bingo) un genre de loto fort apprécié en Calédonie, nous y dégustons aussi des brochettes et des gâteaux. Vient ensuite une visite dans la famille de Sally, qui possède une exploitation de vanille. C’est la saison des fleurs, donc tous les jours, il faut faire les mariages, car la vanille se marie. C’est à la main, comme en Polynésie, que l’on doit procéder chaque matin au lever du soleil (moment où la fleur s’épanouie) au prélèvement des pollens à l’aide d’un bâtonnet afin de le déposer dans une poche au cœur de la fleur, et le mariage est ainsi fait. Il n’existe pas d’insecte capable de le faire naturellement comme c’est le cas de la vanille Bourbon qui pousse à la Réunion, et chaque matin il y a une nouvelle fleur qui fanera le soir pour rien, s’il n’y a personne pour effectuer le mariage. Ensuite il faudra attendre neuf mois pour que la gousse atteigne sa maturité, elle est alors ramassée puis mise à sécher pour devenir ce que l’on connait, noire et parfumée.


Nous allons au trou d’Anawa où parait-il nous devrions voir des tortues. C’est un grand trou de 30 m de diamètre environ et autant de profondeur. Nous ne verrons pas de tortues mais par contre beaucoup de gros poissons que nous attirons à la surface avec du pain. Jérôme, quant à lui descendra dans l’eau mais le trou est profond et ne présente pas trop d’intérêt.




Par contre plus au nord de l’île nous découvrons le trou des tortues, piscine naturelle en bord de mer et là nous y verrons des tortues marines des grosses et des petites. Nous poursuivons notre balade toujours plus au nord jusqu’à la fin de la route goudronnée, ensuite ce n’est plus que broussaille, plage immense et déserte, le bout du monde, habité par plusieurs tribus.







Le lendemain nous ferons le sud de l’île et les falaises de Lékini, nous découvrons la baie de Lékini dont le superbe plan d’eau constitue une réserve coutumière de pêche pour la tribu de Fayawa. Cette tribu occupe la jolie petite île verte qui ferme la baie. Vers le nord de la baie, bordée d’une jolie plage de sable blanc et fin, nous arrivons aux falaises de Lékini, le site est superbe avec ses hautes falaises grises percées de grottes, sa longue plage plantée de cocotiers et, au milieu, un bras de mer aux eaux vertes et bleues qui reflètent les rochers et les arbres. Il y a peu d’eau, nous pouvons traverser ce bras de mer à pieds jusqu’aux falaises. La baignade se fera dans une eau à 28° au moins. C’est un endroit où nous reviendrons souvent, les poissons ne connaissant pas la limite de la réserve, Jérôme en profitera pour chasser de grosses pièces dont nous nous régalerons le soir, seulement cuite au feu de bois enroulées dans une feuille de bananier. Quel régal !!

Sally, à très envie de venir à bord du voilier, elle n’a jamais vu, et de loin ne s’imagine pas que l’on puisse traverser les océans sur un petit bateau comme Maoro. Nous l’invitons pour une petite balade dans le lagon, sa sœur souhaite venir aussi ainsi qu’une nièce, il aurait fallu faire un charter de la tribu. C’est avec nos trois mamas, qui après l’angoisse de l’annexe, montent à bord. Maoro est équipé de beaucoup plus de confort qu’elles n’ont dans leurs cases, elles sont éblouies par le réchaud avec four et les toilettes. Nous n’avons pas encore levé l’ancre qu’elles souhaitent aller jusqu’aux îles de la pléiade du nord, ce qui nécessiterai une navigation de plusieurs heures. Dés que Maoro s’éloigne de la plage, elles repèrent ce qu’elles connaissent sur la côte, sont étonnées que nous n’allions pas aussi vite que les ferrys. Nous avons fait une balade, sous voiles, de plus de trois heures dans le lagon mais elles ne voulaient pas rentrer, il n’y avait plus de peur, tout allait bien pour elles. Elles ont pris rendez-vous avec nous : « La prochaine fois nous irons aux îles » C’est entendu. Je crois qu’elles n’ont pas fini d’en parler et sont très fières de cette expérience.


Notre séjour se termine, il n’est pas question de quitter Ouvéa sans notre bougna. Jérôme est chargé d’aller à la chasse, aux poissons, et c’est un énorme bec de cane qu’il nous ramène.













Wawa, un cousin, nous fait un immense cadeau, en nous conduisant dans une grotte, qu’il nous aurait été impossible à trouver sans lui. Nous marchons pendant environ une demi-heure en file indienne, sur un sentier au milieu de la brousse. Nous arrivons devant un trou, une grotte s’impose à nous, des arbres immenses autour dans un enchevêtrement de racines, nous contournons des stalagmites, c’est très sombre il y fait frais, c’est super agréable. Rien que la vue est magnifique, nous entrons à l’intérieur, au fond il y a de l’eau, qui nous semble peu profonde, elle est verte, elle brille de mille feux. Jamais nous aurions osé y plonger, mais c’est leur piscine à eux lorsqu’il fait trop chaud, l’eau est douce, il plonge, c’est au tour de Sébastien puis de Jérôme. Ils ont emportés leur masque et tuba, le trou en vérité est très profond, mais c’est si clair, c’est magnifique. Bientôt tout le monde est à l’eau, nous y resterons un bon moment tellement c’est agréable.

Samedi 21 novembre, nous quittons ce petit paradis avec Jérôme à bord, nous avons laissé Sébastien et Audrey à Ouvéa et nous prenons la direction de la grande terre, la baie de Tuho, sur la côte est. Encore dans le lagon, nous pêchons un Mahi Mahi de 1,20 mètre, peu de temps après un deuxième arrive à bord aussi gros. Maoro file avec un vent de travers, Jérôme dort beaucoup et profite peu de cette superbe navigation. En arrivant au large de la passe de Tuho nous voyons Bayou, un super cata de 18 mètres dont le capitaine n’est autre que Stéphane, il vient à notre rencontre et nous montre le passage d’entrée, où nous mouillons à quelques mètres de lui. Stéphane, accompagne une équipe de scientifiques qui ont pour mission d’étudier le corail de la barrière, à l’intérieur et l’extérieur du récif, entre autre. Jérôme a la chance d’être invité à bord pour une semaine de plongées. Stéphane passe la soirée avec nous et ils nous quittent tous les deux pour rejoindre Bayou, ils nous laissent nos deux gros Mahi, leur congélateur est plein. Le lendemain au petit matin, nous levons l’ancre, nous avons un alizé de 25 nœuds avec rafales à beaucoup plus, et dans le nez, nous décidons de rester dans le lagon pour avoir moins de houle. Nous tirons des bords et n’avançons parfois qu’à 1 nœud avec le moteur, dans des conditions épouvantables. Le soir nous mouillons en baie d’Ugue après avoir parcouru 41 milles et une moyenne de 2,87 nœuds, l’horreur ! Le lendemain, c’est pire, nous ne ferons que 24 milles au cap mais 41 milles pour mouiller en baie Kouaoua, où nous devons rester le lendemain pour refaire du gasoil et un peu d’avitaillement, nous n’avions pas prévu de telles conditions et si longues. Nous sommes dans ce qu’on appelle « la côte oubliée » Pas un voilier en vue, c’est le coin des mines de nickel, le lagon est rouge, la terre est rouge, nous n’avons aucune envie de nous baigner. Nous suivons la météo qui ne prévoit pas d’amélioration en ce qui concerne la force du vent, alors nous prenons la mer le mardi 25 novembre. La houle est de 2 mètres l’alizé souffle à 25 nœuds et nous tirons des bords sur les Loyautés que nous avons en principe quittés. Nous nous rapprochons si doucement de notre cap que j’aurai le temps de lire deux gros livres, c’est un peu ma façon d’oublier ces conditions épouvantables. Nous entrerons dans la passe d’Havannah vendredi 27 novembre à 16 heures, il nous reste 40 milles pour arriver à Port Moselle. Nous pêchons un thon jaune et à présent les conditions ne sont plus les mêmes, nous retrouvons une vie presque confortable avec un vent travers arrière, nous enlevons les ris et enroulons la trinquette, hélas le vent s’est calmé à présent, nous aurions voulu garder un 25 nœud. Nous arrivons à Port Moselle, il est 1 heure du matin le samedi 28 novembre, la manœuvre sur le catway n’est pas bonne le vent nous repousse, c’est donc grimpée sur le balcon avant que je saute sur le ponton, je glisse et je vais garder un bleu énorme. Nous sommes épuisés et allons dormir un peu. Le bonheur c’est d’apprendre que nous aurons une place au port pour toute la saison cyclonique, 5 mois. Nous avons fait depuis notre départ avec Dany, 740 milles. Jérôme est récupéré à Tuho par Sébastien, nous devions aller en brousse dans le nord avec eux, nous décidons de rester à Nouméa et de les attendre. Il ne reste à Jérôme que trois jours que nous passerons à Nouméa, en balades et baignades à la baie des Citrons.

Nous terminons son séjour par une soirée chez Stef, Sophie et mes petites filles, au cours de laquelle Jérôme soufflera ses 36 bougies et Romane 2. Il a faillit ne pas partir, les pompiers de l’aéroport étaient en grève, il est parti le 3 décembre avec 7 heures de retard, ce qui nous a permis de faire un tour à la rivière de Tontounta pour un dernier bain et une bronzette. Nous allons faire une pause en ce qui concerne les navigations, moi j’en ai un peu marre. Quelques sorties à la journée sur les îlots seront bien suffisantes. Les amarres anti cycloniques sont à poste, Maoro est au port pour 5 mois et c’est bien. Sortir en ce moment, l’alizé souffle à 30 nœuds, et il y a forcément un retour ou un aller à se faire au près serré, alors laissons le se calmer un peu cet alizé, et puis Noël arrive, c’est quelque chose qu’attendre le père noël pour deux petites filles…












Lien avec l'album photos :

http://picasaweb.google.com/MaoroChantalYves/27_SejourJerome#

Séjour Dany - Novembre 2009

9 octobre, nous allons à l’aéroport de Tontounta de Nouméa, Dany arrive et passera un mois avec nous. Nous commençons par une visite de la ville de Nouméa, quadrilatère parcouru par des artères se coupant à angle droit, la vieille ville n’a qu’un siècle. Au centre ville il y a la place des cocotiers composée de quatre quadrilatères chacun ayant un style différent, on y trouve des sentiers de briques roses, des plans d’eau avec fontaines, un agréable café qui va devenir pour nous deux notre rendez-vous du soir pour y déguster de très bonnes gaufres, et malgré son nom il y a peu de cocotier mais plutôt des Flamboyants et c’est le lieu de rencontre des Nouméens. Quelques baignades dans la rivière au sable rouge accompagnées de Sophie et Manon, ou à la plage de la baie des Citrons, bien abritée des vents dominants et bordée de sable pas très fin et de cocotiers. Nous fêtons l’anniversaire de Manon, 5 ans, elle a invité ses copines sur la plage, les gâteaux, les cadeaux, les bonbons et les copains des parents sont tous là.



















N’ayant pas encore de voiture c’est en bus que nous allons faire nos virées, nous commençons par le parc forestier, aménagé dans l’une des dernières forêts préservées de la presqu’île de Nouméa, on peut y voir la plupart des espèces animales de l’archipel à commencer par le célèbre Cagou choisi comme emblème Calédonien. Nous y passons une journée entière tellement le lieu est agréable et tranquille.






Nous passons une journée entière aussi, au centre culturel Tjibaou, dernier des grands travaux entrepris sous l’ère Mittérand, c’est l’un des plus importants ensembles culturels du Pacifique Sud, son architecture est une synthèse réussie de la tradition mélanésienne. Composé de 10 grandes cases de bois et de verre le long d’une allée de pins colonnaires à la manière d’un village traditionnel. L’architecture est mise en valeur par un site exceptionnel entre lagon et lagune. Nous pouvons y découvrir les liens de la tradition mélanésienne avec la mer, la terre et les plantes en suivant un chemin kanak.





L’ambition du centre Tjibaou est de faire connaître la culture Kanak traditionnelle. Qui était Jean Marie Tjibaou ? Il était le maire de Hienghène, indépendantiste. En 1977 les partisans de la Nouvelle Calédonie française créent le rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) longtemps dirigé par le gaulliste Jacques Lafleur. En 1981-1985, après l’élection de François Mittérand le parlement vote un nouveau statut, prévoyant une autonomie renforcée du territoire et la préparation du scrutin d’autodétermination dans un délai de 5 ans. Rejeté à la foi par les indépendantistes et les loyalistes (anti indépendantistes), le blocage débouche sur une grave crise d’où se crée le Front de libération nationale Kanak socialiste, dirigé par J.M. Tjibaou entre autre. En 1987 il y a un référendum en Calédonie 83% des votants se prononcent pour le maintien de la NC dans la république. Mais 94% des Kanak boycottent le vote. S’ensuivra en 1988 la prise d’otages de 27 gendarmes à Ouvéa dont 4 seront tués ainsi que 2 militaires et 19 Kanak. En juin 1988 à Paris, en présence de JM Tjibaou, J. Lafleur, Mittérand et Rocard, il sera signé l’accord de Matignon. En 1989 le 4 mai, lors de la cérémonie de levée de deuil des 19 morts Kanak d’Ouvéa (île Loyauté) J.M. Tjibaou et Yeiwéné les dirigeants du mouvement indépendantiste, sont assassinés par un extrémiste Kanak.



Notre première virée se fera en voiture, dans le sud avec Stéphane. Le tour du Mont Dore, les Deux Tétons et le lac artificiel de Yaté de 40 km², en longeant le lac on traverse la plaine du marais et son spectacle de couleur, la terre rouge et la couleur opaline de l’eau ainsi que quelques arbres qui nous montrent leur cime émergeant des eaux, au loin le barrage de Yaté construit en 1912 avec la main d’œuvre de Wallis et Tahiti.



Nous poursuivons par la route des crêtes, pas un arbre que de la terre rouge. Nous suivons la petite route qui longe le lagon jusqu’aux mines de fer de Goro ainsi qu’une zone d’extraction de Nickel plus loin. Baignade dans la cascade de Wadiana, pas très chaude l’eau mais elle est douce. Nous ferons un arrêt pique nique aux chutes de la Madeleine qui est aussi une réserve spéciale de flore. Retour par le col de la laverie, dit la Capture jusqu’au promontoir d’où nous avons une vue sur toute la baie de Prony, nous irons jusqu’au ponton d’accès qui permet aux touristes d’embarquer sur des voiliers qui les mèneront voir les baleines à bosse, c’est un lieu priviligié pour elles que cette baie, en face nous voyons l’île Ouen. Nous rentrons à Nouméa par le col de Prony, traversée de la rivière bleue, la rivière des Pirogues et la boucle est bouclée, Nouméa et ses embouteillages quotidiens.

Nous allons passés une journée entière au Musée de Nouméa, consacré à l’ethnologie et à l’archéologie, au rez de chaussé dans la cour est édifiée une grande case, nous sommes avec une Mama qui nous apprend le tressage de l’Aloès, de sa récolte jusqu’au petit sac que nous sommes très fières d’emporter avec nous le soir. Superbe journée entre femmes de différents âges, dont je garde les contacts pour des journées prochaines.


Premier week end des vacances scolaires de la Toussaint, nous partons avec les filles, Sophie, Sébastien et Audrey, à Poé, à côté de Bourail, troisième fois pour nous. Le coin est magnifique, nous sommes dans un centre de vacances, dans une maison et ça nous fait tout drôle de dormir dans un lit, les pieds presque dans l’eau tout de même. Nous y resterons trois jours, hélas le temps n’est pas avec nous, le vent souffle très fort et la chaleur normale du mois de novembre est absente. Nous ferons néanmoins du canoë et des baignades. Retour sur Nouméa par le chemin des écoliers, Sophie nous faisant la guide touristique et la tournée des jolies petites baies.













3 novembre, Maoro quitte son mouillage tout content de bouger un peu, nous partons pour l’île des Pins. La navigation de nuit étant impossible, nous nous arrêtons dans une jolie baie de l’île Ouen, la baie de Gno. Cette première navigation pour Dany ne fut pas des plus plaisantes, nous avons fait du près en tirant des bords et sous les grains. Nous avons parcouru 36 milles depuis le départ à midi et il est 18 heures lorsque nous mouillons.


4 novembre, 9 heures, on relève le mouillage pour la baie de la Tortue, située à 12,2 milles sur l’île Ouen. Très jolie baie, nous verrons une tortue à plusieurs reprises ainsi qu’un serpent de mer. Il fait très beau, Dany fait du bronzage sur le pont et moi de la couture sur la grand voile, elle a en effet d’autres faiblesses, je crois qu’elle est en fin de vie tout simplement. 20 000 milles je pensais qu’elle ferait plus, mais ici le soleil est impitoyable. Journée tranquille qui se terminera par nos jeux du soir, d’un film et au lit comme souvent avant 9 heures. 5 novembre à 6 heures 30 on relève le mouillage. Après un essai pour passer par la passe de Nokoné, impossible avec ce soleil rasant et au milieu des patates de corail, nous faisons demi tour pour prendre le canal Woodin qui lui n’est pas au milieu des patates et loin du récif. Nous sortons du canal juste avant l’étale de pleine mer, un petit mascaret commençait à se former. Nous allons tirer des bords jusqu’à l’île des Pins avec l’aide du moteur. A 8 milles de l’îlot infernal et de son phare, le moteur s’arrête. Diagnostique du capitaine : prise d’air dans le gasoil, il tentera la réparation en pleine mer, nous avons en effet fait demi tour pour être tranquille avec de la mer devant nous pour qu’il répare. Avec la gîte et le clapot impossible de réparer. On décide de faire notre entrée en baie de Kuto à l’île des Pins, à la voile. On tire des bords toute la nuit et c’est lorsque le soleil se lève dans la baie que notre capitaine effectue le dernier virement de bord au milieu des autres voiliers et à quelques mètres seulement d’un ferry à quai. La manœuvre est parfaite, le mouillage un peu loin du rivage pour nous y rendre à la nage, qu’importe puisque pour l’instant c’est d’un copieux petit déjeuner dont nous avons besoin et de quelques heures de sommeil.


Nous irons faire de jolies balades pendant que le capitaine répare le moteur (serre câble défectueux). Visite des vestiges du bagne. Même si nous le savons bien, c’est dur de voir ce que l’homme est capable de faire subir à son prochain. C’est en 1872 que le premier convoi de déportés de la Commune de Paris débarque à l’île des Pins. Ils ont tracé des routes, élevé des bâtiments dont les ruines subsistent, ils ont construit un théâtre. Tous furent amnistiés en 1879, l’île accueillit plus de 3000 exilés de la Commune de Paris, ainsi que des Berbères algériens. Ensuite ce fut le tour des relégués : 3500 récidivistes condamnés de droit communs, jamais amnistiés dont 200 femmes. Le bagne fut supprimé en 1909 et les terres de l’administration furent remises aux tribus locales à l’exception de 275 ha constitués en réserve autochtone et fermés à l’implantation européenne pour sauver la race autochtone décimée par la maladie entre autre.

A ce jour l’île des Pins est toujours gouvernée par un Gand chef, assisté par sept petits chefs, le grand chef est aussi le maire de l’île. Le moteur réparé nous permet de nous rapprocher de la plage de la baie de Kuto, jolie baie bordée de cocotiers, le lagon offre d’incomparables tonalités vertes et bleues. Au sud de la plage par un sentier qui borde la mer nous arrivons à une petite merveille : une petite crique de sable blanc et fin, festonnée de cocotiers et de pins colonnaires, elle enserre un lagon bleu turquoise coupé en deux par un gros rocher de corail relié à la plage par un banc de sable argenté. La mer chaude et peu profonde regorge de poissons.


Dimanche 8 novembre à 7 heures, nous partons rejoindre Stéphane qui se trouve à la baie de Gadji, en charter. Il nous accueille avec sa pêche du jour, deux gros chirurgiens que nous mangerons ce midi. Nous mouillons par 1.90 m de fond dans de l’eau cristalline. A cet endroit le lagon est parsemé de gros rochers de corail sur lesquels pousse la végétation, ils sont rongés par l’eau à leur base et me font songer à de grosses assiettes pleines posées sur l’eau, splendide ! Mardi 10 novembre nous quittons ce paradis par la passe de Dumbu, à peine sortis nous pêchons un thon jaune de 12 kg, un deuxième suit qui retrouvera sa liberté au raz de la jupe. Deux heures plus tard c’est deux Bonites qui subissent le même sort. Avec une ligne de traine de chaque côté c’est deux par deux qu’ils arrivent à bord. Nous préparons les cadeaux de la coutume que nous ferons à l’arrivée à Ouvéa. Maoro file vent arrière et voiles en ciseaux, c’est au petit matin que l’on détangonne le yankee.

Nous franchissons la passe de Coetlogon et nous entrons dans le lagon d’Ouvéa, la plus au nord des îles de la Loyauté et nous mouillons à Fayaoué dans des fonds de sable blanc et trois mètres seulement sous la coque. Nous descendons à terre, sur la plage de sable fin qui s’étire sur 25 kms face au lagon turquoise. Nous allons de suite demander à rencontrer le chef de la tribu, nos poissons dans un sac, afin de faire la coutume. Nous allons vivre un moment émouvant durant cette coutume car après avoir reçu nos cadeaux : du tabac, des tissus, un billet de 1000 Cfp et une bonite, la femme du chef nous explique le pourquoi de cette coutume, qui fera l’objet d’un autre texte.

Dany prendra l’avion demain mais avant nous nous rendons dans une autre tribu, les Ouloup, chez Rosalie, qui se situe au centre de l’île, c’est là que nous allons attendre l’arrivée de Jérôme, Sébastien et Audrey, en attendant nous ramassons des coquillages, la plage en est couverte, des baignades enfin la routine quoi ! A bientôt à Ouvéa.










Lien avec l'album photos :
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