Fin d'année 2009

Bonne Année !!!

Il paraît que ça se fait. Souhaiter une « bonne année » est-il suffisant pour qu’elle soit bonne ?
Entre nous en matière de souhaits, le service après-vente laisse à désirer et les réclamations sont toujours en grève. Vu l’état du monde ce serait faire preuve de cynisme ou de naïveté que souhaiter à des millions de personnes une bonne année. Je rêve ou je voudrais que ces lignes soient lues par des millions de personnes ? J’aimerais leurs souhaiter une bonne année entière, c’est déjà pas si mal !
Vous faites quoi vous le 31 ?
C’est tout ?
Car il faut absolument « faire quelque chose ». Désolée mais moi je ne ferai rien de plus qu’un autre soir. Mais non je ne déprime pas, c’est juste un peu de bourdon en cette période de Noël, devant ce beau canular, mais c’est pour la bonne cause non ? Reconnaissons que nous nous donnons du mal pour cette « bonne cause » et que de fric cela nous coûte, par obligation en plus et, j’ose espérer que vous aurez la mauvaise conscience écologique devant ces tonnes d’emballage après avoir joué au Père Noël et ses ordures.
Mes vœux auront une signification plus profonde que les mots jetés au vent…….
Malgré le tintamarre des fêtes de fin d’année, je vous offre au final :
Que de l’amour à s’offrir en partage……..Chantal

Noël : moi ça me fout les boules. Les commerçants ont volé la fête des enfants. C’est surtout devenu leurs fêtes à eux. La messe de minuit n’a plus beaucoup de succès, par contre la grande messe de la consommation bat son plein.
Le jour de l’an ou comment s’amuser sur ordre : C’est vraiment le seul soir de l’année où il ne faut pas sortir. A la limite, une petite soirée intime entre amis mais prière de laisser vos cotillons aux vestiaires.
Certains trouveront nos propos amers, oui surement, c’est peut-être le prix à payer d’une prise de conscience. Après l’échec de la conférence de Copenhague, les souhaits devraient être remplacés par des prières afin de garder quelques espoirs.
Enfin, osons quand même en vous souhaitant de garder espoir pour le bon déroulement de l’année à venir.......Yves

Séjour Jérôme - Nov - Déc 2009

9 novembre, Jérôme arrive à Nouméa il est accueilli par son frère Sébastien car nous ne sommes pas rentrés de notre périple à l’île des pins et les Loyautés avec Dany. Nous arrivons à Ouvéa le 11 novembre après une superbe navigation, Maoro tangonné avec vent arrière et un alizé de 15 ou 20 nœuds. Nous mouillons face à l’antenne télé de Fayaoué dans une eau cristalline. 14 novembre, Jérôme, Sébastien et Audrey arrivent à Ouvéa, l’île la plus au nord des Loyautés. C’est l’un des plus beaux atolls du Pacifique. La légende raconte que des habitants de l’île Wallis (dont le nom polynésien est Ouvéa) s’enfuirent vers le milieu du XVIII siècle et atterrirent sur l’île Ounès au nord et à Mouli au sud, ils occupèrent la partie nord de l’île et lui donnèrent le nom de leur patrie d’origine, Ouvéa, le centre de l’île demeura mélanésien. L’île en forme de croissant est un atoll basculé, son lagon n’est pas comblé comme à Lifou ou Maré, mais fermé par une série de récifs et d’îlots, les Pléiades du nord et les Pléiades du sud. Ouvéa est formée de deux bouts de terre, relié par une bande de corail dont la largeur n’atteint pas 40 mètres par endroits. Elle mesure 35 kms de long pour 4300 habitants. Nous sommes à l’aéroport avec Sally, qui nous a accueillis dans sa case. Elle fait partie de la tribu des Hulup, elle vit à présent seule sur un très grand territoire, mais non loin habitent les sœurs, frères et cousins et tout ce monde vit en osmose sur des terres partagées depuis fort longtemps. Nous avons fait la coutume avec elle aussi et j’explique l’importance de celle-ci : La tradition mélanésienne accorde une grande importance aux marques de respects ritualisées. La plus connue est ce qu’on appelle la « coutume », ou geste coutumier : l’échange de dons et de contre dons qui accompagne l’échange de paroles. Le visiteur étranger est invité à faire preuve de ce respect lorsqu’il se rend en milieu traditionnel. Il est d’usage, lorsque l’on va dans une tribu, pour répondre à une invitation (ce qui est le cas pour nous) ou visiter un site, d’annoncer sa visite aux autorités coutumières (ou petit chef). Il convient aussi d’offrir un présent au chef : paquet de tabac, billet de banque et un manou (coupon de tissu coloré) ou un paréo, on accompagne ce geste par des paroles simples de remerciement. Le peuple Kanak reste fier de ses traditions qu’il a su conserver en brousse mais aussi en ville.



Nous commençons par nous rendre à une petite fête dans une tribu, nous y jouons au (bingo) un genre de loto fort apprécié en Calédonie, nous y dégustons aussi des brochettes et des gâteaux. Vient ensuite une visite dans la famille de Sally, qui possède une exploitation de vanille. C’est la saison des fleurs, donc tous les jours, il faut faire les mariages, car la vanille se marie. C’est à la main, comme en Polynésie, que l’on doit procéder chaque matin au lever du soleil (moment où la fleur s’épanouie) au prélèvement des pollens à l’aide d’un bâtonnet afin de le déposer dans une poche au cœur de la fleur, et le mariage est ainsi fait. Il n’existe pas d’insecte capable de le faire naturellement comme c’est le cas de la vanille Bourbon qui pousse à la Réunion, et chaque matin il y a une nouvelle fleur qui fanera le soir pour rien, s’il n’y a personne pour effectuer le mariage. Ensuite il faudra attendre neuf mois pour que la gousse atteigne sa maturité, elle est alors ramassée puis mise à sécher pour devenir ce que l’on connait, noire et parfumée.


Nous allons au trou d’Anawa où parait-il nous devrions voir des tortues. C’est un grand trou de 30 m de diamètre environ et autant de profondeur. Nous ne verrons pas de tortues mais par contre beaucoup de gros poissons que nous attirons à la surface avec du pain. Jérôme, quant à lui descendra dans l’eau mais le trou est profond et ne présente pas trop d’intérêt.




Par contre plus au nord de l’île nous découvrons le trou des tortues, piscine naturelle en bord de mer et là nous y verrons des tortues marines des grosses et des petites. Nous poursuivons notre balade toujours plus au nord jusqu’à la fin de la route goudronnée, ensuite ce n’est plus que broussaille, plage immense et déserte, le bout du monde, habité par plusieurs tribus.







Le lendemain nous ferons le sud de l’île et les falaises de Lékini, nous découvrons la baie de Lékini dont le superbe plan d’eau constitue une réserve coutumière de pêche pour la tribu de Fayawa. Cette tribu occupe la jolie petite île verte qui ferme la baie. Vers le nord de la baie, bordée d’une jolie plage de sable blanc et fin, nous arrivons aux falaises de Lékini, le site est superbe avec ses hautes falaises grises percées de grottes, sa longue plage plantée de cocotiers et, au milieu, un bras de mer aux eaux vertes et bleues qui reflètent les rochers et les arbres. Il y a peu d’eau, nous pouvons traverser ce bras de mer à pieds jusqu’aux falaises. La baignade se fera dans une eau à 28° au moins. C’est un endroit où nous reviendrons souvent, les poissons ne connaissant pas la limite de la réserve, Jérôme en profitera pour chasser de grosses pièces dont nous nous régalerons le soir, seulement cuite au feu de bois enroulées dans une feuille de bananier. Quel régal !!

Sally, à très envie de venir à bord du voilier, elle n’a jamais vu, et de loin ne s’imagine pas que l’on puisse traverser les océans sur un petit bateau comme Maoro. Nous l’invitons pour une petite balade dans le lagon, sa sœur souhaite venir aussi ainsi qu’une nièce, il aurait fallu faire un charter de la tribu. C’est avec nos trois mamas, qui après l’angoisse de l’annexe, montent à bord. Maoro est équipé de beaucoup plus de confort qu’elles n’ont dans leurs cases, elles sont éblouies par le réchaud avec four et les toilettes. Nous n’avons pas encore levé l’ancre qu’elles souhaitent aller jusqu’aux îles de la pléiade du nord, ce qui nécessiterai une navigation de plusieurs heures. Dés que Maoro s’éloigne de la plage, elles repèrent ce qu’elles connaissent sur la côte, sont étonnées que nous n’allions pas aussi vite que les ferrys. Nous avons fait une balade, sous voiles, de plus de trois heures dans le lagon mais elles ne voulaient pas rentrer, il n’y avait plus de peur, tout allait bien pour elles. Elles ont pris rendez-vous avec nous : « La prochaine fois nous irons aux îles » C’est entendu. Je crois qu’elles n’ont pas fini d’en parler et sont très fières de cette expérience.


Notre séjour se termine, il n’est pas question de quitter Ouvéa sans notre bougna. Jérôme est chargé d’aller à la chasse, aux poissons, et c’est un énorme bec de cane qu’il nous ramène.













Wawa, un cousin, nous fait un immense cadeau, en nous conduisant dans une grotte, qu’il nous aurait été impossible à trouver sans lui. Nous marchons pendant environ une demi-heure en file indienne, sur un sentier au milieu de la brousse. Nous arrivons devant un trou, une grotte s’impose à nous, des arbres immenses autour dans un enchevêtrement de racines, nous contournons des stalagmites, c’est très sombre il y fait frais, c’est super agréable. Rien que la vue est magnifique, nous entrons à l’intérieur, au fond il y a de l’eau, qui nous semble peu profonde, elle est verte, elle brille de mille feux. Jamais nous aurions osé y plonger, mais c’est leur piscine à eux lorsqu’il fait trop chaud, l’eau est douce, il plonge, c’est au tour de Sébastien puis de Jérôme. Ils ont emportés leur masque et tuba, le trou en vérité est très profond, mais c’est si clair, c’est magnifique. Bientôt tout le monde est à l’eau, nous y resterons un bon moment tellement c’est agréable.

Samedi 21 novembre, nous quittons ce petit paradis avec Jérôme à bord, nous avons laissé Sébastien et Audrey à Ouvéa et nous prenons la direction de la grande terre, la baie de Tuho, sur la côte est. Encore dans le lagon, nous pêchons un Mahi Mahi de 1,20 mètre, peu de temps après un deuxième arrive à bord aussi gros. Maoro file avec un vent de travers, Jérôme dort beaucoup et profite peu de cette superbe navigation. En arrivant au large de la passe de Tuho nous voyons Bayou, un super cata de 18 mètres dont le capitaine n’est autre que Stéphane, il vient à notre rencontre et nous montre le passage d’entrée, où nous mouillons à quelques mètres de lui. Stéphane, accompagne une équipe de scientifiques qui ont pour mission d’étudier le corail de la barrière, à l’intérieur et l’extérieur du récif, entre autre. Jérôme a la chance d’être invité à bord pour une semaine de plongées. Stéphane passe la soirée avec nous et ils nous quittent tous les deux pour rejoindre Bayou, ils nous laissent nos deux gros Mahi, leur congélateur est plein. Le lendemain au petit matin, nous levons l’ancre, nous avons un alizé de 25 nœuds avec rafales à beaucoup plus, et dans le nez, nous décidons de rester dans le lagon pour avoir moins de houle. Nous tirons des bords et n’avançons parfois qu’à 1 nœud avec le moteur, dans des conditions épouvantables. Le soir nous mouillons en baie d’Ugue après avoir parcouru 41 milles et une moyenne de 2,87 nœuds, l’horreur ! Le lendemain, c’est pire, nous ne ferons que 24 milles au cap mais 41 milles pour mouiller en baie Kouaoua, où nous devons rester le lendemain pour refaire du gasoil et un peu d’avitaillement, nous n’avions pas prévu de telles conditions et si longues. Nous sommes dans ce qu’on appelle « la côte oubliée » Pas un voilier en vue, c’est le coin des mines de nickel, le lagon est rouge, la terre est rouge, nous n’avons aucune envie de nous baigner. Nous suivons la météo qui ne prévoit pas d’amélioration en ce qui concerne la force du vent, alors nous prenons la mer le mardi 25 novembre. La houle est de 2 mètres l’alizé souffle à 25 nœuds et nous tirons des bords sur les Loyautés que nous avons en principe quittés. Nous nous rapprochons si doucement de notre cap que j’aurai le temps de lire deux gros livres, c’est un peu ma façon d’oublier ces conditions épouvantables. Nous entrerons dans la passe d’Havannah vendredi 27 novembre à 16 heures, il nous reste 40 milles pour arriver à Port Moselle. Nous pêchons un thon jaune et à présent les conditions ne sont plus les mêmes, nous retrouvons une vie presque confortable avec un vent travers arrière, nous enlevons les ris et enroulons la trinquette, hélas le vent s’est calmé à présent, nous aurions voulu garder un 25 nœud. Nous arrivons à Port Moselle, il est 1 heure du matin le samedi 28 novembre, la manœuvre sur le catway n’est pas bonne le vent nous repousse, c’est donc grimpée sur le balcon avant que je saute sur le ponton, je glisse et je vais garder un bleu énorme. Nous sommes épuisés et allons dormir un peu. Le bonheur c’est d’apprendre que nous aurons une place au port pour toute la saison cyclonique, 5 mois. Nous avons fait depuis notre départ avec Dany, 740 milles. Jérôme est récupéré à Tuho par Sébastien, nous devions aller en brousse dans le nord avec eux, nous décidons de rester à Nouméa et de les attendre. Il ne reste à Jérôme que trois jours que nous passerons à Nouméa, en balades et baignades à la baie des Citrons.

Nous terminons son séjour par une soirée chez Stef, Sophie et mes petites filles, au cours de laquelle Jérôme soufflera ses 36 bougies et Romane 2. Il a faillit ne pas partir, les pompiers de l’aéroport étaient en grève, il est parti le 3 décembre avec 7 heures de retard, ce qui nous a permis de faire un tour à la rivière de Tontounta pour un dernier bain et une bronzette. Nous allons faire une pause en ce qui concerne les navigations, moi j’en ai un peu marre. Quelques sorties à la journée sur les îlots seront bien suffisantes. Les amarres anti cycloniques sont à poste, Maoro est au port pour 5 mois et c’est bien. Sortir en ce moment, l’alizé souffle à 30 nœuds, et il y a forcément un retour ou un aller à se faire au près serré, alors laissons le se calmer un peu cet alizé, et puis Noël arrive, c’est quelque chose qu’attendre le père noël pour deux petites filles…












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Séjour Dany - Novembre 2009

9 octobre, nous allons à l’aéroport de Tontounta de Nouméa, Dany arrive et passera un mois avec nous. Nous commençons par une visite de la ville de Nouméa, quadrilatère parcouru par des artères se coupant à angle droit, la vieille ville n’a qu’un siècle. Au centre ville il y a la place des cocotiers composée de quatre quadrilatères chacun ayant un style différent, on y trouve des sentiers de briques roses, des plans d’eau avec fontaines, un agréable café qui va devenir pour nous deux notre rendez-vous du soir pour y déguster de très bonnes gaufres, et malgré son nom il y a peu de cocotier mais plutôt des Flamboyants et c’est le lieu de rencontre des Nouméens. Quelques baignades dans la rivière au sable rouge accompagnées de Sophie et Manon, ou à la plage de la baie des Citrons, bien abritée des vents dominants et bordée de sable pas très fin et de cocotiers. Nous fêtons l’anniversaire de Manon, 5 ans, elle a invité ses copines sur la plage, les gâteaux, les cadeaux, les bonbons et les copains des parents sont tous là.



















N’ayant pas encore de voiture c’est en bus que nous allons faire nos virées, nous commençons par le parc forestier, aménagé dans l’une des dernières forêts préservées de la presqu’île de Nouméa, on peut y voir la plupart des espèces animales de l’archipel à commencer par le célèbre Cagou choisi comme emblème Calédonien. Nous y passons une journée entière tellement le lieu est agréable et tranquille.






Nous passons une journée entière aussi, au centre culturel Tjibaou, dernier des grands travaux entrepris sous l’ère Mittérand, c’est l’un des plus importants ensembles culturels du Pacifique Sud, son architecture est une synthèse réussie de la tradition mélanésienne. Composé de 10 grandes cases de bois et de verre le long d’une allée de pins colonnaires à la manière d’un village traditionnel. L’architecture est mise en valeur par un site exceptionnel entre lagon et lagune. Nous pouvons y découvrir les liens de la tradition mélanésienne avec la mer, la terre et les plantes en suivant un chemin kanak.





L’ambition du centre Tjibaou est de faire connaître la culture Kanak traditionnelle. Qui était Jean Marie Tjibaou ? Il était le maire de Hienghène, indépendantiste. En 1977 les partisans de la Nouvelle Calédonie française créent le rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) longtemps dirigé par le gaulliste Jacques Lafleur. En 1981-1985, après l’élection de François Mittérand le parlement vote un nouveau statut, prévoyant une autonomie renforcée du territoire et la préparation du scrutin d’autodétermination dans un délai de 5 ans. Rejeté à la foi par les indépendantistes et les loyalistes (anti indépendantistes), le blocage débouche sur une grave crise d’où se crée le Front de libération nationale Kanak socialiste, dirigé par J.M. Tjibaou entre autre. En 1987 il y a un référendum en Calédonie 83% des votants se prononcent pour le maintien de la NC dans la république. Mais 94% des Kanak boycottent le vote. S’ensuivra en 1988 la prise d’otages de 27 gendarmes à Ouvéa dont 4 seront tués ainsi que 2 militaires et 19 Kanak. En juin 1988 à Paris, en présence de JM Tjibaou, J. Lafleur, Mittérand et Rocard, il sera signé l’accord de Matignon. En 1989 le 4 mai, lors de la cérémonie de levée de deuil des 19 morts Kanak d’Ouvéa (île Loyauté) J.M. Tjibaou et Yeiwéné les dirigeants du mouvement indépendantiste, sont assassinés par un extrémiste Kanak.



Notre première virée se fera en voiture, dans le sud avec Stéphane. Le tour du Mont Dore, les Deux Tétons et le lac artificiel de Yaté de 40 km², en longeant le lac on traverse la plaine du marais et son spectacle de couleur, la terre rouge et la couleur opaline de l’eau ainsi que quelques arbres qui nous montrent leur cime émergeant des eaux, au loin le barrage de Yaté construit en 1912 avec la main d’œuvre de Wallis et Tahiti.



Nous poursuivons par la route des crêtes, pas un arbre que de la terre rouge. Nous suivons la petite route qui longe le lagon jusqu’aux mines de fer de Goro ainsi qu’une zone d’extraction de Nickel plus loin. Baignade dans la cascade de Wadiana, pas très chaude l’eau mais elle est douce. Nous ferons un arrêt pique nique aux chutes de la Madeleine qui est aussi une réserve spéciale de flore. Retour par le col de la laverie, dit la Capture jusqu’au promontoir d’où nous avons une vue sur toute la baie de Prony, nous irons jusqu’au ponton d’accès qui permet aux touristes d’embarquer sur des voiliers qui les mèneront voir les baleines à bosse, c’est un lieu priviligié pour elles que cette baie, en face nous voyons l’île Ouen. Nous rentrons à Nouméa par le col de Prony, traversée de la rivière bleue, la rivière des Pirogues et la boucle est bouclée, Nouméa et ses embouteillages quotidiens.

Nous allons passés une journée entière au Musée de Nouméa, consacré à l’ethnologie et à l’archéologie, au rez de chaussé dans la cour est édifiée une grande case, nous sommes avec une Mama qui nous apprend le tressage de l’Aloès, de sa récolte jusqu’au petit sac que nous sommes très fières d’emporter avec nous le soir. Superbe journée entre femmes de différents âges, dont je garde les contacts pour des journées prochaines.


Premier week end des vacances scolaires de la Toussaint, nous partons avec les filles, Sophie, Sébastien et Audrey, à Poé, à côté de Bourail, troisième fois pour nous. Le coin est magnifique, nous sommes dans un centre de vacances, dans une maison et ça nous fait tout drôle de dormir dans un lit, les pieds presque dans l’eau tout de même. Nous y resterons trois jours, hélas le temps n’est pas avec nous, le vent souffle très fort et la chaleur normale du mois de novembre est absente. Nous ferons néanmoins du canoë et des baignades. Retour sur Nouméa par le chemin des écoliers, Sophie nous faisant la guide touristique et la tournée des jolies petites baies.













3 novembre, Maoro quitte son mouillage tout content de bouger un peu, nous partons pour l’île des Pins. La navigation de nuit étant impossible, nous nous arrêtons dans une jolie baie de l’île Ouen, la baie de Gno. Cette première navigation pour Dany ne fut pas des plus plaisantes, nous avons fait du près en tirant des bords et sous les grains. Nous avons parcouru 36 milles depuis le départ à midi et il est 18 heures lorsque nous mouillons.


4 novembre, 9 heures, on relève le mouillage pour la baie de la Tortue, située à 12,2 milles sur l’île Ouen. Très jolie baie, nous verrons une tortue à plusieurs reprises ainsi qu’un serpent de mer. Il fait très beau, Dany fait du bronzage sur le pont et moi de la couture sur la grand voile, elle a en effet d’autres faiblesses, je crois qu’elle est en fin de vie tout simplement. 20 000 milles je pensais qu’elle ferait plus, mais ici le soleil est impitoyable. Journée tranquille qui se terminera par nos jeux du soir, d’un film et au lit comme souvent avant 9 heures. 5 novembre à 6 heures 30 on relève le mouillage. Après un essai pour passer par la passe de Nokoné, impossible avec ce soleil rasant et au milieu des patates de corail, nous faisons demi tour pour prendre le canal Woodin qui lui n’est pas au milieu des patates et loin du récif. Nous sortons du canal juste avant l’étale de pleine mer, un petit mascaret commençait à se former. Nous allons tirer des bords jusqu’à l’île des Pins avec l’aide du moteur. A 8 milles de l’îlot infernal et de son phare, le moteur s’arrête. Diagnostique du capitaine : prise d’air dans le gasoil, il tentera la réparation en pleine mer, nous avons en effet fait demi tour pour être tranquille avec de la mer devant nous pour qu’il répare. Avec la gîte et le clapot impossible de réparer. On décide de faire notre entrée en baie de Kuto à l’île des Pins, à la voile. On tire des bords toute la nuit et c’est lorsque le soleil se lève dans la baie que notre capitaine effectue le dernier virement de bord au milieu des autres voiliers et à quelques mètres seulement d’un ferry à quai. La manœuvre est parfaite, le mouillage un peu loin du rivage pour nous y rendre à la nage, qu’importe puisque pour l’instant c’est d’un copieux petit déjeuner dont nous avons besoin et de quelques heures de sommeil.


Nous irons faire de jolies balades pendant que le capitaine répare le moteur (serre câble défectueux). Visite des vestiges du bagne. Même si nous le savons bien, c’est dur de voir ce que l’homme est capable de faire subir à son prochain. C’est en 1872 que le premier convoi de déportés de la Commune de Paris débarque à l’île des Pins. Ils ont tracé des routes, élevé des bâtiments dont les ruines subsistent, ils ont construit un théâtre. Tous furent amnistiés en 1879, l’île accueillit plus de 3000 exilés de la Commune de Paris, ainsi que des Berbères algériens. Ensuite ce fut le tour des relégués : 3500 récidivistes condamnés de droit communs, jamais amnistiés dont 200 femmes. Le bagne fut supprimé en 1909 et les terres de l’administration furent remises aux tribus locales à l’exception de 275 ha constitués en réserve autochtone et fermés à l’implantation européenne pour sauver la race autochtone décimée par la maladie entre autre.

A ce jour l’île des Pins est toujours gouvernée par un Gand chef, assisté par sept petits chefs, le grand chef est aussi le maire de l’île. Le moteur réparé nous permet de nous rapprocher de la plage de la baie de Kuto, jolie baie bordée de cocotiers, le lagon offre d’incomparables tonalités vertes et bleues. Au sud de la plage par un sentier qui borde la mer nous arrivons à une petite merveille : une petite crique de sable blanc et fin, festonnée de cocotiers et de pins colonnaires, elle enserre un lagon bleu turquoise coupé en deux par un gros rocher de corail relié à la plage par un banc de sable argenté. La mer chaude et peu profonde regorge de poissons.


Dimanche 8 novembre à 7 heures, nous partons rejoindre Stéphane qui se trouve à la baie de Gadji, en charter. Il nous accueille avec sa pêche du jour, deux gros chirurgiens que nous mangerons ce midi. Nous mouillons par 1.90 m de fond dans de l’eau cristalline. A cet endroit le lagon est parsemé de gros rochers de corail sur lesquels pousse la végétation, ils sont rongés par l’eau à leur base et me font songer à de grosses assiettes pleines posées sur l’eau, splendide ! Mardi 10 novembre nous quittons ce paradis par la passe de Dumbu, à peine sortis nous pêchons un thon jaune de 12 kg, un deuxième suit qui retrouvera sa liberté au raz de la jupe. Deux heures plus tard c’est deux Bonites qui subissent le même sort. Avec une ligne de traine de chaque côté c’est deux par deux qu’ils arrivent à bord. Nous préparons les cadeaux de la coutume que nous ferons à l’arrivée à Ouvéa. Maoro file vent arrière et voiles en ciseaux, c’est au petit matin que l’on détangonne le yankee.

Nous franchissons la passe de Coetlogon et nous entrons dans le lagon d’Ouvéa, la plus au nord des îles de la Loyauté et nous mouillons à Fayaoué dans des fonds de sable blanc et trois mètres seulement sous la coque. Nous descendons à terre, sur la plage de sable fin qui s’étire sur 25 kms face au lagon turquoise. Nous allons de suite demander à rencontrer le chef de la tribu, nos poissons dans un sac, afin de faire la coutume. Nous allons vivre un moment émouvant durant cette coutume car après avoir reçu nos cadeaux : du tabac, des tissus, un billet de 1000 Cfp et une bonite, la femme du chef nous explique le pourquoi de cette coutume, qui fera l’objet d’un autre texte.

Dany prendra l’avion demain mais avant nous nous rendons dans une autre tribu, les Ouloup, chez Rosalie, qui se situe au centre de l’île, c’est là que nous allons attendre l’arrivée de Jérôme, Sébastien et Audrey, en attendant nous ramassons des coquillages, la plage en est couverte, des baignades enfin la routine quoi ! A bientôt à Ouvéa.










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Camping dans le nord

Jeudi 24 septembre de bon matin, accompagné par Sébastien et Audrey, nous voilà partis pour le nord de l’île, Koumac, sa 18 ème foire agricole et artisanale, et c’est aussi la fête du nord de l’île.
Nous allons faire la côte ouest pour remonter et comme nous avons 400 Kms à faire nous faisons une halte à Bourail, entre mer et montagne, dont le lagon dans cette région fait partie des zones du lagon Calédonien inscrits par l’UNESCO au classement du patrimoine mondial de l’humanité, nous y faisons l’avitaillement et ensuite nous nous rendons sur les hauteurs afin de découvrir son fameux " bonhomme " monolithe de pierre situé à l’embouchure de la rivière La Néra. Du belvédère nous découvrons une magnifique plage de sable blanc, qui est très souvent pleine de rouleaux qui en fait le rendez vous des surfeurs, ce jour là tout à fait calme. Face à nous la passe de Bourail et la baie des tortues, où il fera bon venir mouiller un de ces jours, cernée par une forêt de pins colonnaires, la baie compte parmi les plus belles de Nouvelle Calédonie, et c’est devant ce cadre magnifique que nous allons pique niquer à l’ombre d’un niaoulis.
La côte ouest est l’endroit des grandes plaines arides, de la savane, des collines et de ses chevaux stock, des cerfs et des cochons sauvages qui abondent, nous nous retrouvons dans un décor de films western avec les cow boys calédoniens. Sur les hautes montagnes nous voyons ce que le prélèvement du nickel laisse, une montagne écorchée et rouge.
Nous arrivons à Kaaïa-Gomen dans l’après midi, là nous attendent des amis de Sébastien, qui nous font la joie de nous accueillir dans leur tribu, nous prendrons la piste pour nous rendre dans leur famille, en pleine brousse et au bord d’une rivière. Les Calédoniens de brousse appelés aussi " Broussards " sont souvent caricaturés comme des cow boys qui vivent au rythme du soleil arpentant leur propriété à cheval et multipliant les coups de chasse de pêche ou de fête. La culture mélanésienne, ou Kanak est une culture ancestrale de tradition essentiellement orale. Toutes les croyances et légendes sont transmises par les anciens qui perpétuent ainsi les traditions et les coutumes. La coutume, ciment de l’organisation sociale particulière, où chacun participe à la vie de la tribu. Le personnage-clé de la vie familiale kanak est l’oncle maternel, appelé oncle utérin. Dans l’organisation, les sujets respectent le petit chef et le grand chef, en écoutant l’avis du conseil des anciens. La coutume et les règles de politesse sont encore bien vivantes en Brousse et dans les îles, elles imposent un certain nombre de convenances. A notre arrivée dans la tribu nous avons fait usage de " faire la coutume ", c'est-à-dire offrir au chef un petit cadeau en signe de respect. Les femmes sont habillées de robe mission, signe qui était en 1860 que la personne avait été baptisée, au fil du temps la robe a subi des modifications, elle est même devenue un signe identitaire car elle porte les couleurs de la tribu, elle s’appelle aussi popinée (nom qui désigne la femme kanak). Il nous est donné un endroit pour planter notre tente à proximité de leurs maisons ou si nous le souhaitons nous pouvons nous installés au bord de la rivière. Nous préférons rester auprès de leur maison après avoir rencontrer des chevaux sauvages au grand galop qui traversaient la rivière. Sommes nous sur une autre planète ? Avons-nous reculé dans le temps ? Notre tente de camping est un luxe pour les enfants qui me disent " elle est belle ta chambre ". Les repas se préparent au feu de bois et se composeront essentiellement de poulet, viande de cerf et pommes de terre cuites dans la cendre.


Nous, nous baignons dans la rivière, l’eau est plus agréable sans le sel, nous marchons sur la piste que les animaux laissent dans la montagne pensant que nous pourrons atteindre le sommet, mais chaussés de nos tongs nous devons faire demi-tour.



















Le soir il faut refaire le feu pour la cuisine, les femmes voyant mon incompétence m’installent des pierres sur lesquelles elles posent un trépied fait d’une barre de fer courbe sur lequel elle pose une cocotte en fonte qui a connu de nombreux feux de bois et me montre comment faire pour surveiller la cuisson sans me brûler. Elles me montreront aussi leur potager et c’est un régal d’y cueillir des haricots verts, des cives et un autre légume dont j’ai oublié le nom, il pousse sur un arbre qui peut être assez grand, il a des cosses comme des petit pois et c’est comme des petits pois aplatis qui sont à l’intérieur, l’épluchage est fastidieux mais les enfants me montrent la technique. Nous n’avons pas un morceau de beurre à mettre dans nos légumes, est-ce le mode de cuisson ? Tout le monde se régale, même les chiens qui en principe ne sont pas nourris afin de partir chasser un cerf ou autre animal qui se trouve aux environs du village, ils sont différents de nos toutous, eux vivent en meute avec un dominant qui laisse ses congénères manger avant lui, mais lui aura la tête de l’animal. La meute de chiens, seule, part chasser l’animal qu’ils ramènent à la rivière, là un homme de la tribu fini le travail en noyant la bête pour la tuer. Je suis surprise de voir que les chiens lorsque nous mangeons ne bougent pas, ils restent à l’écart n’aboient que rarement, sauf la nuit pour faire sortir les animaux sauvages qui s’aventurent trop près des hommes. J’ai entendu une nuit un cheval venir tout près de notre tente en me demandant s’il n’allait pas poser ses sabots dessus avec nous dedans, à ce moment les chiens devaient être ailleurs.


Samedi 26, nous allons à la fête de Koumac, c’est l’équivalent de nos comices agricoles en Bretagne. Nous assisterons à un rodéo, dégustation de génisse grillée et glaces feront de cette journée un excellent souvenir malgré la poussière environnante et la chaleur.




Pour notre dernier jour la tribu nous prépare un " bougna " plat traditionnel mélanésien confectionné par les femmes, préparé sous nos yeux ébahis. Le feu, préparé la veille par les hommes, consiste à trouver un joli coin tout près de la rivière sur du sable nous mettons de petites pierres et des plus grosses ensuite, ils installent le bois sur les pierres sur une hauteur d’un mètre environ. A l’aide du coupe- coupe, dont les kanaks ne se séparent jamais, ils vont couper de jeunes feuilles de bananier qu’ils passent sur le feu afin de les rendre souples. C’est fini pour aujourd’hui, demain dès le lever du soleil il faudra allumer le feu plusieurs heures pour que les pierres chauffent à blanc. Commence alors la préparation du bougna : dans les feuilles de bananier elles installent divers légumes, ignames, plusieurs sortes de taros dont certains sauvages, bananes et viande, lait de coco et épices terminent ce plat. Quelle application pour fermer ce joli paquet de feuilles. Ils confectionnent également un plat en feuilles tressées qui nous servira pour le transport. Quelques " cousins " d’une autre tribu sont venus se joindre à nous et profitent du feu pour se faire également un bougna. Seb, nous prépare un autre feu afin de cuire quelques brochettes de veau bien tendre qui nous ferons patienter jusqu’à la cuisson complète de notre bougna qui dure trois heures. Qu’il est plaisant de regarder ce monticule de sable d’abord, froid, puis ils enlèvent ce sable doucement, nous arrivons à la couche de feuille du tronc de bananier savamment déroulée, ensuite nous arrivons à la couche de feuilles de bananier et aux pierres brûlantes, pour découvrir enfin nos bougnas, jolis paniers de feuilles tressées, pas même brûlés par les pierres, je me demande où est la magie, là vous êtes envoûtés par les effluves qui vous arrivent aux narines. Ils ont même fabriqués des pinces, végétales elles aussi. Le bougna est déposé sur son plat tressé, là nous découvrons le miracle de cette technique de cuisson, des légumes et de la viande cuites à point et baignant dans une sauce délicieuse, le tout dans leur nid de feuilles (ce jour là nous avons utilisé un peu de papier aluminium pour gagner du temps de cuisson, ce qui ne se fait pas habituellement). Nous dégustons ce plat dans le silence avec comme seul bruit de fond, le chant des oiseaux et le ruissellement de la rivière, à l’ombre des arbres, je vous assure que ce fut un moment magique pour moi. Petite sieste, baignade dans la rivière et voilà le temps du retour sur Nouméa. Quatre jours que nous ne sommes pas prêt d’oublier, mais nous leur avons fait la promesse de revenir. Nous avons été reçu comme de la famille et pourtant ils nous demandent de prévenir à l’avance la prochaine foi, afin de mieux préparer l’accueil qu’ils nous ferons. Que nous réserve donc cette prochaine foi ?
De retour à bord de Maoro qui nous attendait sur son ponton de port Moselle, pour quelques jours encore, car nous irons au mouillage sur un corps mort dans la baie de l’orphelinat.
Demain, chacun reprendra ses occupations en attendant le week end prochain qui cette foi sortira Maoro et son équipage accompagnés d’autres bateaux pour une sortie à l’îlot Maître dans le lagon.
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Nouvelle Calédonie

Mardi 1er septembre, nous mouillons à l’anse Pilote sur l’île Ouen, c’est magnifique, le lagon est calme comme un lac, il est 17 heures le soleil se couche, la forêt de l’île devient fluo, le sable de la plage est rouge, j’entends plein d’oiseaux et la lune est pleine. Quelle beauté, quelle joie d’être ici, nous appelons Michel pour lui faire partager ce que nous voyons et le remercier de son routage. La tête me tourne presque de ne plus bouger de ne plus rien entendre d’autre que les oiseaux. Une nuit entière sans se lever pour les quarts, au calme, un vrai bonheur nous attend, par contre il fait un peu froid, 21° à bord, ça caille !! N’oublions pas que nous sommes à présent bien tropicalisés.











Mercredi 2 septembre à 15 heures nous sommes au ponton de Port Moselle de Nouméa, Sébastien est là avec Audrey ensuite ce sont mes petites filles qui arrivent avec leur maman Sophie, Stef est en charter aux l’îles de la Loyauté je ne le verrai que le 13. Beaucoup de joie, beaucoup d’émotion et un certain Ouf ! La Nouvelle Calédonie n’est pas la fin de notre voyage mais elle sera une pause de 2 voir 3 ans. Nous allons vous la faire découvrir au travers de nos photos et de nos récits, il y a tant de choses à voir ici et surtout contrairement à la Polynésie, une diversité de paysages, de cultures, de peuples aussi et de climats, mais bon nous allons vers la saison chaude pour ce qui est du climat.

Aujourd’hui 5 septembre, nous faisons notre première sortie en brousse dans le sud de l’île et nous longerons la côte de Nouméa qui s’étale sur plusieurs kilomètres, voici nos premières photos.













Située dans l’océan Pacifique à 1 500 kms à l’est des côtes Australiennes et à 1 700 kms de la Nouvelle Zélande, l’île se compose de la grande terre ou le caillou de 400 kms de long sur 50 kms de large, d’une superficie de 16 750 km2 et de plusieurs groupes d’îles.





La montagne la plus élevée est le mont Panié à 1 600 m, elle est entourée d’un récif barrière de 1 600 km de long, son lagon vient d’être classée patrimoine mondiale par l’Unesco, il regorge de superbes sites de plongée, dans le nord les fonds sous marins sont vierges et l’eau est cristalline et les coraux sont de toute beauté.



Il existe ici de nombreuses espèces endémiques à la Nouvelle Calédonie, dont l’emblème de l’île : le Cagou, il ne vit que sur le territoire et ne sait plus voler, la faune ne comporte aucune espèce dangereuse, aucun reptile terrestre à l’exception des lézards. Il a été importé des cerfs, entre autre, dont nous nous régalons de leur viande, il font également de la charcuterie de cerf, jambon, saucisson….un régal.
Il y a en Nouvelle Calédonie 3 000 espèces de végétaux dont 2 400 endémiques, c’est un paradis pour les botanistes.
3ème producteur de Nickel après le Canada et la Russie elle possède le quart des réserves mondiales, on y trouve également du chrome, du cobalt et du fer, ce qui donne à la terre ce ton rouge magnifique. Le pays produit du café excellent et sa fameuse crevette dont nous ne nous lassons pas de manger de différentes façons.

Futuna

Vendredi 21 août à 9 heures nous levons le mouillage, un petit crochet vers Teva pour saluer Anne et Philippe, un dernier coucou à Michel par la VHF et nous franchissons la passe à mi marée, le courant est assez fort nous filons à 9 nœuds, super ! Hélas deux heures plus tard nous ne filons plus qu’à 4 nœuds, vent arrière, grand voile et yankee tangoné, nous finirons par mettre le moteur, c’est pétole. 150 milles séparent ces deux îles perdue au milieu du Pacifique sud, territoire français depuis 1959. Elles ne sont pas situées sur les grandes routes des navigateurs et ne sont guère visitées.

Au petit jour nous apercevons les deux îles Alofi et Futuna, nous mouillons à Alofi, personne aux alentours sur l’île, une petite église au bord de l’eau, je pense voir du monde le lendemain, nous serons dimanche. Au petit matin toujours personne, pas de messe à Alofi et pas une âme qui vive. Après un bon petit déjeuner au calme nous levons l’ancre pour nous rendre à Leava, capitale de Futuna.



Mouillage dans la petite anse de Sigave, pas très loin du ponton des cargos, c’est marée haute, tout va bien, à marée basse nous découvrons que nous sommes pas loin du corail, Maoro se met face au vent, soit en travers de l’entrée, par contre la houle assez forte nous prend par le travers, c’est donc pas très confortable. Vite, nous allons à terre, c’est dimanche et à part les enfants qui jouent, nous ne rencontrerons pas beaucoup de monde.


Futuna est une île haute très verdoyante, les enfants qui nous accueillent nous demandent si nous avons faim et nous proposent de venir chez eux pour manger, nous avons déjeuner à bord mais nous leur demandons un guide pour nous faire visiter l’île le lendemain, un gamin se propose de nous accompagner voir les cascades et de pique niquer sur le chemin, le programme nous enchante.

La nuit fut pénible, nous avons été secoués avec cette houle qui nous prenait par le travers et un vent assez fort, au petit matin nous décidons de quitter ce mouillage vraiment instable, d’autant que les enfants la veille nous ont dit qu’il était arrivé que des bateaux dérapent et aillent se frotter au corail. C’est trop dangereux de rester et surtout de quitter Maoro toute une journée sans surveillance pour aller se promener, alors tant pis nous partons.

Dans la journée la houle de sud se calme un peu, le vent est de 15 nœuds et il devrait se renforcer dans les jours à venir. Nous avançons avec une moyenne de 7 nœuds ce qui nous permet de prendre un Tazard de 96 cm, beaucoup trop gros pour nous deux alors Yves commence par le découper en lamelles pour le faire sécher sur les filières. Nous prendrons également un Mahi Mahi d’un mètre cinquante, voir la photo, il faut filer à vive allure pour faire de telles prises.











Nous avons 2 ris dans la grand voile et 2 ris dans le yankee, parfois des rafales à 30 nœuds. Au bout de plus de 18 800 milles notre cher pilote ST 4000 menace de nous lâcher, nous l’avons bichonner pourtant, rien n’y fait, nous mettons son remplaçant en place. Lundi 31 août nous passons au large de l’île Mare afin de récupéré un peu de vent, nous économisons notre gasoil, pas de moteur et une vitesse de 3,3 nœuds qui passe à 4 nœuds en remontant le vent. Nous franchissons la passe de Havannah, qui n’a rien à voir avec les passes de Polynésie, et dans le canal nous sommes accueillis par des baleines à bosses, il y en a 2 peut être 3, absorbée par cette découverte j’en oublie de faire des photos. Nous apprendrons que c’est leur coin et qu’elles sont là pour quelques semaines encore, nous y reviendrons.


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http://picasaweb.google.com/MaoroChantalYves/23_FUTUNA##



WALLIS

Jeudi 13 août, nous quittons la marina d’Apia il est 10 heures 15, nous filons avec un vent de 20 nœuds et une houle de 3 mètres, cap au 310 et allure grand largue. Nous laissons Savaii sur bâbord et après avoir dépasser la pointe de Savaii nous reprenons notre cap sur Wallis, cap 270. Nous avons mis la ligne et remontons notre premier poisson, un Tazard d’un mètre, hélas avec cette houle je n’ai guère envie de le cuisiner, nous verrons demain. Le lendemain vendredi plus de vent mais toujours une grosse houle nous avançons au moteur avec le yankee tangonné. Nous remontons notre 2ème poisson, cette foi c’est un Mahi Mahi d’un mètre 20 et d’environ 15 kg, on range les lignes on ne mangera jamais tout ça, j’espère que nous trouverons du monde à qui en donner. Nous franchissons la passe d’Honikulu qui brasse bien avec beaucoup de remous. Wallis c’est mis à la date de Nouméa, donc en faite nous sommes dimanche 16 août et nous trouvons du monde sur les motus et plusieurs embarcations viennent près de nous pour nous souhaiter la bienvenue et c’est bien agréable. La population Polynésienne est encore relativement bien préservée et l’autorité du chef traditionnel, le lavelua, a toujours plus d’influence que l’administration française. La tradition des chants et des danses est toujours très vivante sans avoir trop subi l’influence des missionnaires. L’île s’appelle Uvéa et est toujours appelée ainsi par ses habitants. La majorité de la population est catholique et d’ailleurs on peut voir une quantité impressionnante d’églises massives construites sur le modèle des églises normandes, toutes en béton avec pour certaines des décorations en tapas, il faut également savoir que ces églises sont construites sans architectes et comme ils ne savent pas faire les toits ils sont hélas fait en tôles ondulées. Beaucoup de couleurs et pour la fête du 15 août les vierges étaient habillées des couleurs et costumes locaux. Le porc est élevé en plein air et vit autour des maisons, comme des poulets et nous en avons même vu sur la plage, en faite de plage ce n’est plus qu’un genre de vase puisque tout le sable a été récupéré pour la construction. Wallis a plus d’une particularité, elle est dépourvue de plage et cerclée de corail, il n’y a pas d’accès direct de la côte à la mer il faut aller sur les motus, où là il y a des plages ou bien aller se baigner dans le lagon en bateau. Les enfants, plongent du ponton des cargos. Pour nous les voiliers nous sommes donc obligés de mouiller très loin du rivage et à marée basse le corail se découvre il est recouvert d’un lichen vert jaune ce qui donne l’impression d’une prairie roussie par le soleil. Il y a très peu de route goudronnée, une bonne partie est en terre et de chaque côté la nature est sauvage, sans culture, une vraie forêt vierge qu’il nous serait difficile de traverser. Parfois on peut y voir comme une trouée un tout petit chemin mène à une culture de taros, d’ignames ou de bananes qui sont toujours de préférence donner aux cochons. Le porc est une monnaie d’échange pour la coutume, on en trouve peu sur les étals des magasins. Pour la fête du 15 août, les porcs sont remplis d’herbes aromatiques avant d’être grillés et si c’est pour un roi et bien on y rajoute un bouquet de fleurs dans l’anus, ça doit être coquet à voir!
Nous avons rencontré Floran et Leila, Leila est en mission de médecin anesthésique d’un mois à l’hôpital de Mata Utu, ville principale de l’île, et Floran a pu avec le véhicule de l’hôpital nous promené à travers l’île. Ils vivent sur leur bateau à Nouméa, nous les retrouverons là bas avant qu’ils quittent la Nouvelle Calédonie pour une autre mission, cette fois aux Marquises.
Il y a un personnage incontournable à Wallis, c’est Michel sur le canal 9. C’est un retraité radio amateur qui connaît tout le monde et guide les plaisanciers qui viennent se perdre à Wallis. Vous le prévenez dès votre arrivée et l’avertissez de tous vos déplacements. Il se fera un plaisir pour vous renseigner sur les mouillages et vous conseillera si vous avez besoin de quoique que ce soit.
Mercredi 19, nous quittons notre mouillage de Mata Utu, très mal exposé où nous avons été secoué par le clapot incessant et face aux vents d’est, pour nous rendre au mouillage de Halalo au sud de l’île, trois heures de navigation dans le lagon à virer autour du corail, en arrivant nous avons été escorté par un bateau de pêcheurs qui nous donnait des conseils et en arrivant au mouillage il y avait Teva de Anne et Philippe qui à l’aide de la VHF nous ont bien aidé aussi, nous les avions vu à Tahiti au mouillage de Taïna, ils sont venus à bord boire le ti punch il faut bien commencer un mouillage non !
Demain nous allons en ville pour les formalités de départ, internet, l’eau, un peu de frais et nos adieux et nous finirons ce texte à Futuna si internet existe là bas ou à Nouméa puisque nous devrions y être dans les premiers jours de septembre.
C’est Michel qui renseignera les commentaires du blog pour vous donner de nos nouvelles pendant le voyage jusqu’à Nouméa, merci à Michel et Stéphane pour le routage.
Hélas, les photos vues du ciel n’ont pas été prises par nous, on nous les a donné.
Nous ajouterons les photos dans le message plus tard. Allez voir l'album ci-dessous.
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Les Samoa

Un débat est lancé pour savoir si ce sont les Samoa Américaines ou les Samoa Occidentales qui sont la véritable Samoa antique, berceau de la Polynésie, d’où partirent d’intrépides navigateurs vers l’est et le Pacifique sud…..


Après avoir contourné une avancée de terre appelée Cap Horn ! Nous entrons dans le port d’Apia sur l’île d’Upolu. C’est amarré sur le ponton de la marina toute neuve, elle n’existe même pas sur les guides, que nous allons passer quelques jours à visiter l’île.






Les Samoa furent la première nation Polynésienne à devenir indépendante, peuplée d’environ 160 000 habitants dont la plupart sont Polynésiens de souche pure. Savai’i est la plus grande mais Upolu est la plus développée, siège du gouvernement et lieu de la fin de vie de Robert Louis Stevenson, il est enterré sur le mont Vaea.


Nous allons entreprendre l’ascension du mont qui est assez raide dans la forêt tropicale et sous une température approchant les 36° avec un taux d’humidité important, 45 minutes pour monter et une heure par un autre chemin pour la descente. Là haut nous avons la vue sur toute l’île et le port d’Apia, en bas du mont c’est la vue sur la maison et la plantation qui vient d’être restaurer, après avoir été le siège du gouvernement Allemand puis Néo-Zélandais, elle est désormais le musée de RL Stevenson. Retour à la marina toujours à pieds sous la canicule avec juste un arrête Hot Dog accompagné d’un litre d’eau. A mon avis nos kilos prit en métropole ont dû fondre, même si je me suis offert une glace à l’arrivée, elles sont fort bonnes et énormes, en plus pour moi c’est chaque foi une surprise car mon choix se porte sur les couleurs puisque mon anglais est nul !
Nous avons visité la ville à la foi ancienne et moderne avec un très beau marché. La population est avant tout chrétienne mais avec comme en Polynésie tout un tas de sectes avec leurs cultes. A Apia il y a une cathédrale toute en couleurs qui sert d’amer aux bateaux en arrivant. Les traditions sont encore très fortes ici « la voie des ancêtres » basée sur la famille élargie avec son code et ses rituels, régit la vie des Samoans, il est important de respecter ces coutumes. Pour se rendre à la plage il faut demander et payer l’accès et c’est comme ça partout sur l’île. Il fait toujours aussi chaud mais avec des pluies torrentielles ce qui nous empêche de faire, comme nous l’aurions voulu, le tour de l’île en taxi. Nous repoussons notre départ d’une journée à cause d’un coup de vent annoncé, rien ne presse.

















Demain, jeudi 13 août au petit matin nous quitterons Upolu par le nord et toujours cap à l’ouest pour rejoindre Wallis situé à 280 milles alors si les vents sont favorables nous devrions arriver dans 2 jours et demi.




C’est Michel, qui va prendre le relais pour notre météo qui vous laissera des messages, Stéphane et Béa sont quant à eux en vacances au Pérou et Lazarina les attend à Carthagène en Colombie. Elle arrive la petite Lazarina doucement mais sûrement, elle suit Maoro et atteindra le Pacifique prochainement, comme nous n’avons pas encore mis les liens des copains sur le blog voici l’adresse du blog de Lazarina : http://lazarina.blogspot.com/
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