Lundi 8 septembre 6heures 45 nous quittons notre joli mouillage dans la baie d’ Hakahetau de Ua Pou aux Marquises, ces montagnes qui plongent dans la mer sont un ravissement pour les yeux, il fait beau, la houle est modérée et nous avançons à 6,5 nœuds. Nous mettons deux ris dans la grand voile pour nous ralentir, il ne faut pas arriver dans la passe de Manihi avant 7 heures, il faut qu’il fasse jour, de plus la marée sera montante et nous aidera à entrer dans la passe, on doit donc y être entre 7 heures et midi jeudi, et nous n’avons pas envie de rester devant l’entrée à faire des ronds pour attendre le bon moment.
Notre première passe est devant nous, elle semble si petite de loin et la mer bouillonne autour de nous, mise en route du moteur, on détangonne, on enroule le yankee et on affale la grand voile, nous sommes prêt à entrer, c’est droit devant nous.
Maoro est prit dans le courant qui entre dans le lagon, il file, Yves est à la barre moi devant, je surveille les pâtés de corail, ça y est nous sommes passés, ouf ! A présent il nous reste à naviguer à vue, surtout pas aller dans le bleu clair et éviter les patates de corail qui affleurent l’eau. Nous mouillons face à l’hôtel par 12 mètres de fond. On se dit qu’on est peut être trop prêt des farés sur pilotis de l’hôtel, nous changeons de place pour aller face au village. L’ancre est coincée et c’est avec beaucoup de mal que nous la remontons, avec une branche de tordue. Impossible de changer d’ancre pour en mettre une autre, la manille est toute rouillée il faudra la sectionner. Préoccupé par ces incidents, Yves n’est plus trop attentif à la barre, il touche le corail, Maoro se penche mais il passe, re ouf !!
Ce n’est pas fini, il mouille sans se mettre bout au vent, on dérape à quelques mètres du corail. Finalement tout va bien, ça va nous servir de leçon. D’un petit problème il peut en survenir d’autres et l’on peut très vite aller à la catastrophe.
Nous allons passer quatre jours dans ce petit paradis bleu. Il y a beaucoup d’enfants, c’est les vacances scolaires, les occupations étant rares pour eux ils sont très demandeurs et nous ne sommes que deux voiliers. Au village ils attendent pour dimanche un groupe d’acheteurs de Papeete qui viennent voir leur artisanat local, c’est l’occasion pour faire la fête, la mairie est décorée, les colliers de fleurs sont fait et tout le monde est prêt pour la danse. Nous avons beaucoup de chance d’être arrivés à ce moment et nous sommes invités à participer à leur fête. Nous ne refuserons pas bien entendu.
Balades à pieds sur le platier, baignades dans l’eau translucide, petites courses dans deux épiceries pas trop mal achalandées et jeux avec les enfants, Yves leur fait conduire l’annexe dans le lagon ça les fait beaucoup rire. Ils deviennent même un peu collants mais ils sont charmants.
Nous quittons Manihi le mardi 16 septembre à 9 heures 45, avec appréhension pour la remontée du mouillage, la chaîne est coincée sous une patate de corail mais deux ou trois manipulations au moteur et tout va bien. Le lagon se vide, le courant est fort, on file vite et à la sortie il y a une barre qui forme de grosses vagues, on passe, et nous voilà partis pour Papeete.
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