Faux départ Marquises


Le 19 janvier 11 heures, nous quittons la marina Taïna pour Rangiroa le vent est nord à 10 nœuds. A partir de 13 heures, grains avec rafales de vent, nous n’arrêtons pas de virer de bord, à 16 heures nous recevons un BMS, nous faisons demi tour sur Moorea retrouver KIVAOU, 18 heures mouillage, nous verrons demain.



20 janvier à 10 heures 40, on lève le mouillage pour cette foi un vrai départ pour Rangiroa, nous sommes au près tout en faisant du cap, c’est bon, vitesse 5,5 nœuds avec un peu de houle de face. A 17 heures 30 nous laissons Tetiaroa sur notre babord au 322 compas. Sur notre route nous avons Makatea, méfiance, méfiance, le vent faibli nous n’avançons plus qu’à 2,8 nœuds, nous mettons le moteur en route. Dans la nuit nous ramassons une pluie torrentielle avec des rafales à 40 nœuds, nous prenons 2 ris dans la grand voile, le yankee est presque complètement enroulé. Le lendemain on enlève les ris de la GV, il n’y a plus de vent et quand il souffle il est de nord. Nous poursuivons notre route avec un calme plat, au moteur, plus de houle juste une onde et un beau soleil, nous sommes à 20° du bon cap. Il en sera ainsi toute la journée, nous virons de bord, direct passe de Tikeau. Dans la nuit le vent forci un peu 10/15 nds nous permettant de faire route direct, cap 354°. A 22 heures 40 le jeudi 22 janvier, nous mouillons au motu Taonai juste après la passe de Tikeau. Heureusement nous sommes guidés par François et Valérie de Tam Tam car il fait nuit noire. Nous avons parcouru 220 milles en 60 heures soit une moyenne de 3,66 nds. Un peu galère tout ça, mais comme c’est beau ici. Nous quittons le motu pour traverser le lagon sur l’est, distance 13 milles nous le faisons au moteur avec un veilleur à l’avant (moi), le lagon n’est pas balisé et il y a de nombreux récifs à fleur d’eau. Nous arrivons dans un endroit paradisiaque, baignades et pêche avec Tam Tam puis balades sur le récif, c’est complètement désert pour seule compagnie nous avons les oiseaux dans le ciel et les poissons dans l’eau.

Dimanche 25 janvier nous quittons notre joli mouillage avec Tam Tam, pour eux la direction sera Tahiti, nous, nous devons nous rendre au village de Tiheramera afin d’y trouver du gasoil ce qui nous évite d’aller à Rangiroa et de partir directement pour les Marquises. Nous passons toute la journée dans ce si joli village situé au sud de l’atoll, 400 habitants et capitale de l’atoll. Nous profitons de la digue d’accostage sous le vent. Nous constatons tout de suite la quantité impressionnante de requins qui peuple cet endroit, des raies et des poissons plus beaux les uns que les autres.


26 janvier à 14 heures nous quittons notre quai et la palette de bleus de ce magnifique atoll pour le grand bleu du Pacifique, maintenant direction les Marquises, Fatu Hiva de préférence ou Hiva Oa, c’est un mystère. Là où nous voulons aller, c’est de là que souffle le vent et nous sommes à 597 milles de Nuku Hiva, on avance péniblement. Nous avons de nombreux nuages orageux sans toutefois beaucoup de vent, ni de rafale le cap varie de 30 à 60°. Nous sommes toujours tribord amure avec un cap presque direct sur Nuku. Nous alternons le calme plat avec des vents sans nuages, on passe de 0,5 à 5 nœuds. Maoro gîte beaucoup, nous nous mettons à la cape pour la fabrication des yaourts. La lecture même est difficile alors on ne parle pas de faire de la cuisine. 31 janvier, nous apercevons notre premier yacht sur notre arrière, nous sommes à 335 milles de Nuku Hiva. Virement de bord. Lundi 2 février, nous recevons de gros grains avec fortes rafales, on n’avance pas, le moral est en baisse et la fatigue grandit, nous sommes encore à 273 milles de Nuku, cela suffit on fait demi tour pour Rangiroa qui est à 314 milles, mais Maoro nous donne subitement une vitesse de 6,5 nœuds. Nous arrivons à la passe d’Avatoru nous mouillons devant le village, il est 18 heures 30 il était temps il fait presque nuit. Nous avons fait 920 milles pour rien, sauf se faire brasser. Nous sommes très fatigués et c’est pas sur ce mouillage que nous allons pouvoir dormir, en faite nous sommes à l’entrée de la passe il y a de forts courants avec un clapot court qui rend ce mouillage inconfortable. Nous allons à terre faire quelques courses et marcher un peu avant de partir pour mouiller devant l’hôtel Kia Ora situé à 4 milles. Pas un seul voilier en vue, temps maussade. Nous changeons de mouillage pour se placer devant chez Titou de « Dive Passagers » à 1 mille, l’eau est belle dommage il n’y a pas de soleil. Le coin est dangereux pendant la saison cyclonique, aucun abri ici, Titou y a perdu son bateau. Les Tuamotu ne sont pas à faire en cette saison, c’est pourquoi nous sommes le seul voilier présent, nous ne restons pas et retour le samedi 6 février pour notre jolie baie de Cook à Moorea. C’est avec un vent très changeant alternant entre rafales et calme plat que nous arrivons à Moorea le 9 février à 13 heures. Nous aurons fait dans cette tentative d’aller aux Marquises 1410 milles dont 94 heures de moteur. Tout le monde nous avait prévenu que la montée sur les Marquises serait dure, nous étions prêt moralement. Ce fut un vrai calvaire même pour ceux qui y sont parvenus, alors pourquoi pas nous ? Hélas Maoro est un dériveur, c’est encore plus difficile pour lui et des conditions extrêmement désagréables pour ses occupants. Nous restons une semaine à Moorea pour digérer tout ça.

Arrivée baie de Cook
16 février, reposés et la digestion de notre échec faite, nous quittons Moorea pour aller à Raïatea. Arrivée au quai d’Uturoa à 15 heures. Les vents sont très forts, d’est bien établis à 30 nœuds, la place au port est insupportable, Maoro tape sur le quai, deux parre-battages crèvent un troisième disparaît, nous prenons des pneus à la station essence. Nous voulons partir d’ici, nous attendons une accalmie qui ne vient pas. Le vent nous plaque sur le quai, c’est avec l’aide de Tam Tam et d’un pêcheur et son canot que nous fuions vite ce quai maléfique.

Le faré de Framboise et Mahi

Nous allons sur une bouée au carénage, plus tranquille, les copains sont là mais le vent souffle toujours très fort. Il soufflera ainsi plusieurs jours encore. 27 février, nous quittons le carénage, petite escale sur le quai des paquebots à Uturoa pour voir Suzy. Dans la manoeuvre d’approche du quai, l’annexe se coince et le mousqueton lâche et la voilà qui dérive toute seule avec son moteur en place.

Nous ferons un rond dans l’eau pour la récupérer à l’aide de la gaffe. Ouf ! Nous mouillons au motu Iriru (Motu public) par 8 mètres de fond, Tam Tam nous rejoindra sur ce joli mouillage. Nous retrouvons Suzy et Flo venus passer le dimanche en famille sur ce beau motu. Nous fêtons l’anniversaire d’Yves devant un confit de canard avec Valérie et Fanch et j’ai fais un bon gâteau, 58 ans il se fait vieux le skippeur ! 1er mars à 9 heures départ avec Tam Tam pour Fare à Huahine, beau soleil vitesse 5 nds, que du bonheur. 2 mars départ de Huahine pour Tahiti, marina Taïna, le vent est nord, on va en profiter, on file à 6/7 nœuds, on mouille à Taïna il est 7 heures 30 le 3 mars, Bon anniversaire Jacky. Nous restons à Taïna et nous préparons Maoro pour une pose de deux mois durant laquelle ses occupants vont se rendre en métropole. Maoro a maintenant 16 000 milles à son actif, nous avons des réparations de voile, vidange moteur et une multitude de petites choses à lui faire pour qu’il puisse repartir et nous mener là où nous voulons en toute sécurité. 31 mars 2009, Maoro est mouillé par 15 m de fond dans la baie de Cook, Margouillat, le cata de Mahi est à côté de lui, ils ne sont que 3 dans la baie. Nous l’avons déshabillé complètement, il n’a plus de voile, plus de bimini, plus de survie à poste, nos sacs sont prêts et c’est le cœur serré que nous le laissons seul même si notre copain Mahi reste vigilant et que le skippeur a fait ce qu’il faut pour parer à toutes surprises météo.
Margouillat le cata de Mahi
Chantal et Mahi










Lien avec l'album photos :
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