Le Marin...Suite

31 décembre 2007, c’est la fête sur le ponton 6 de la marina du port du Marin. Chacun a sorti sa table de cockpit et l’installe sous le grand génois tendu sur les haubans des bateaux amarrés. Les grains étant fréquents et imprévus il n’est pas question de devoir remballer tout, il faut donc prévoir ! Au grès des envies, des inspirations, se dépose pèle mêle, des salades, des tartes salées et sucrées, des quiches, des amuses gueule……Le tipunch coule à flot et la musique est aussi présente. Pour nous il y a pas mal de présentations, nous sommes les derniers arrivés de transat, chacun veut savoir comment c’est passé celle-ci. Combien de temps avons-nous mis ? La météo ? Combien d’escale ? Mais surtout savoir ce que nous ferons après. Le Marin est une escale, même si pour certains c’est la fin d’un grand rêve. D’autres vous disent qu’ils vont repartir, mais ils sont toujours là et se sentent obligés d’expliquer les milles et une raisons, ou prétextes inavoués, qui les « obligent » à reporter leur départ d’année en année. D’autres, de nos âges, ont choisit de poser leur bateau maison au ponton et partagent leur temps entre les Antilles et la Métropole, ce qui permet aux enfants et petits enfants d’avoir un pied à l’eau sous le soleil antillais. Ce qui est le plus surprenant c’est de voir qu’il y a pas mal de jeunes couples, avec ou en attente d’enfants. Il m’est agréable de constater qu’ils ont préféré faire ce dîner de réveillon dans des plats en plastique sur un ponton branlant, plutôt que dans un restaurant classe entourer des flons flons, cotillons, bougies et de la traditionnelle dinde aux marrons. Je savais bien n’être pas la seule à vouloir fuir cette société de consommation, mais il est plaisant de constater qu’il y a une jeunesse voulant fuir, elle aussi, cette consommation à outrance. Les enfants s’éclatent à jouer les pirates des Caraïbes et courent dans tous sens, harnachés dans leurs gilets de sauvetage et le portant comme un simple gilet de coton. Fin de 2007 et 2008 est là avec tous les projets, les préparatifs qu’ils nous restent à faire. Heureusement nous allons avoir de la visite et nous avons décidé que pour la famille et les copains qui doivent venir, nous serons en vacances. Nous sommes déjà tropicalisés, notre travail se fait à petite vitesse.
Petite sortie sur le cata d’un voisin de ponton, Jean Claude, prof en activité au Marin, Breton qui se revendique et ma foi fort sympa. A l’occasion il avait invité un autre prof de Brest, Gérard, en vacances au Marin.
Nous avons passé la journée à la baie des Anglais, joli mouillage, eau transparente et langoustes dans un site heureusement protégé, où il est interdit d’aller à terre. On a chaussé les palmes et on a juste regardé !!
Fin janvier nous amène une première visite : Patrice et Marie Jacqueline, juste trois jours car ils sont installés à Pierre et Vacances à Ste Luce. Ils ont loués une voiture qui nous a permis de faire quelques visites dans les terres et sur la côte. Nous n’avons pas eu un temps formidable mais bon, tout fut parfait même si à cause de ce vent si fort nous n’avons pu sortir à bord de Maoro.
1er février, un grand jour pour moi. En plus d’être guérie de la Dengue qui m’a pas mal secouée avec une très grosse fièvre pendant 4 jours. Merci Béa pour le traitement homéopathique que tu m’as fait prendre avant d’arriver en Martinique, je l’ai eu beaucoup moins forte et elle a durée que 4 jours au lieu d’un mois !! Quelle saleté que ce moustique qui sévit le jour. En principe il n’aurait pas dû être encore présent mais le climat qui devrait être sec en ce moment est des plus humides avec des grains 10 fois par jour. Alors les bêbêtes suceuses de sang s’en donnent à cœur joie.
J’attends la venue de mon fils, Sébastien et de son amie. Ils restent avec nous à bord de Maoro toute une semaine. Nous louons une voiture et visite de toute l’île de la Martinique, le temps est mitigé mais il y aura tout de même des coups de soleil pour Audrey. Baignades, farniente, resto et un peu de travail informatique pour Seb et Yves.Il avait dit à sa mère une semaine et le 7 ils repartent après un dernier bain pour voir les poissons à l’anse Figuier. On n’a même pas eu le temps de naviguer, on se réserve pour la Calédonie……

Février nous apporte aussi la visite de Michel, celui qui nous a offert ce si bon jambon au départ de la Trinité. Comme il arrive avant que Sébastien et Audrey ne repartent, nous ne partons pas de suite à St Martin comme prévu. Yves est ravi comme ça il va pouvoir l’aider à monter l’enrouleur de trinquette. Merci Michel ! Nous quittons le Marin, enfin ! Direction les Anses d’Arlet, il nous faut montrer ce joli petit coin à Michel. Nous y passons la nuit et partons pour Les Saintes qu’il nous sera impossible d’atteindre vu l’état de la mer dans le canal de Dominique, donc direction la Guadeloupe, Bouillante et la réserve Cousteau. Langouste au menu.












Montserrat nous la verrons proche de nous mais impossible de s’y arrêter comme nous l’avions prévu, en effet, un nuage de fumeroles à l’odeur de souffre plane au dessus de son volcan qui dévasta la capitale, Plymouth située sur la côte Sud-Ouest. Quel spectacle de désolation nous découvrons, plus un arbre et les vestiges de ce qui fut une grande ville. Nous apprendrons en rentrant qu’il était interdit de naviguer à proximité. Pas d’escale à Montserrat, nous arrivons à Névis, Charlestown en est la capitale, petite île indépendante avec St Kitts.
Saint Martin, Française au 3/5 et Hollandaise avec une frontière plus que théorique.Mouillage à Marigot bay dans le lagon. Philipsburg propose tout le luxe possible en hors taxes. Nous en profiterons, pas pour le luxe mais pour Maoro et quelques commandes de copains du Marin. Nous faisons une razia dans ce qui est le ship du coin. Nous rentrons à bord bien chargé dans l’annexe du magasin. Michel devra maintenant dormir dans le carré, sa cabine est devenue le lieu de stockage d’un moteur HB, de deux ancres de 20 KG, deux panneaux solaires, drisses et bouts de toutes couleurs etc…Nous devons rentrer d’une traite, Michel a son avion dans 4 jours. Nous allons faire du près serré pour descendre jusqu’au Marin pendant 36 heures. Je quitte à peine ma cabine et ne repose plus sur mon matelas mais sur la cloison, la gîte est de 30°. Les mecs, eux, se régalent et ne vont même pas mettre le pilot automatique mais barrer tout le long. Nous arrivons exténués mais heureux aux anses d’Arlet au petit matin. Le spectacle est si beau que l’on oublie vite ce qu’on vient de vivre. Baignades, soleil et bonne bouffe au resto, la vie quoi !!Michel repart le jour même en nous promettant de revenir naviguer à bord de Maoro et de son équipage, cette foi en Polynésie, on t’attend Michel !!

Une semaine, c’est peu pour recevoir une maman, Raymonde maman d’Yves, sa sœur Evelyne avec son fils Baptiste. Ils arrivent plein de cadeaux, il est vrai qu’Yves fête son anniversaire. Après une bonne journée de repos, décalage horaire oblige, nous partons dans ce qui est devenu notre petit coin favori et pas trop loin pour des navigateurs Parisiens : Les anses d’Arlet. Raymonde harnachée dans son gilet de sauvetage et cramponnée à la barre à roue de la timonerie, surveille la route et les bateaux et commente ce qu’elle voit. Elle est en pleine forme et apprécie cette navigation avec pourtant une petite mer formée qui nous roule un peu. Baptiste et Evelyne, quant à eux ne sont pas trop en forme, ça roupille dans le cockpit. Nous allons passé 4 jours à faire des promenades à pieds dans la montagne, des baignades et de bons restaurants. Le soir avant d’aller dormir nous faisons des jeux.
Nous rentrons au Marin et le lendemain nous louons une voiture, nous effectuons le tour de l’île en deux jours avec beaucoup de visites, St Pierre, la montagne Pelée et la forêt humide avec ses fougères géantes, la côte sud et sa plage des salines et pour finir la côte au vent et ses récifs. Visite du jardin de Balata, de la maison de Joséphine et de l’habitation Clément. Plein de photos et que de bons souvenirs. Nous ne nous sommes pas senti trop à l’étroit à 5 à bord de Maoro. Nous avons bien profité les uns des autres et nous attendons leur prochaine visite, en Polynésie très bientôt n’est ce pas ?

Lien avec l'album photos :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire