9 novembre, Jérôme arrive à Nouméa il est accueilli par son frère Sébastien car nous ne sommes pas rentrés de notre périple à l’île des pins et les Loyautés avec Dany. Nous arrivons à Ouvéa le 11 novembre après une superbe navigation, Maoro tangonné avec vent arrière et un alizé de 15 ou 20 nœuds. Nous mouillons face à l’antenne télé de Fayaoué dans une eau cristalline. 14 novembre, Jérôme, Sébastien et Audrey arrivent à Ouvéa, l’île la plus au nord des Loyautés. C’est l’un des plus beaux atolls du Pacifique. La légende raconte que des habitants de l’île Wallis (dont le nom polynésien est Ouvéa) s’enfuirent vers le milieu du XVIII siècle et atterrirent sur l’île Ounès au nord et à Mouli au sud, ils occupèrent la partie nord de l’île et lui donnèrent le nom de leur patrie d’origine, Ouvéa, le centre de l’île demeura mélanésien. L’île en forme de croissant est un atoll basculé, son lagon n’est pas comblé comme à Lifou ou Maré, mais fermé par une série de récifs et d’îlots, les Pléiades du nord et les Pléiades du sud. Ouvéa est formée de deux bouts de terre, relié par une bande de corail dont la largeur n’atteint pas 40 mètres par endroits. Elle mesure 35 kms de long pour 4300 habitants. Nous sommes à l’aéroport avec Sally, qui nous a accueillis dans sa case. Elle fait partie de la tribu des Hulup, elle vit à présent seule sur un très grand territoire, mais non loin habitent les sœurs, frères et cousins et tout ce monde vit en osmose sur des terres partagées depuis fort longtemps. Nous avons fait la coutume avec elle aussi et j’explique l’importance de celle-ci : La tradition mélanésienne accorde une grande importance aux marques de respects ritualisées. La plus connue est ce qu’on appelle la « coutume », ou geste coutumier : l’échange de dons et de contre dons qui accompagne l’échange de paroles. Le visiteur étranger est invité à faire preuve de ce respect lorsqu’il se rend en milieu traditionnel. Il est d’usage, lorsque l’on va dans une tribu, pour répondre à une invitation (ce qui est le cas pour nous) ou visiter un site, d’annoncer sa visite aux autorités coutumières (ou petit chef). Il convient aussi d’offrir un présent au chef : paquet de tabac, billet de banque et un manou (coupon de tissu coloré) ou un paréo, on accompagne ce geste par des paroles simples de remerciement. Le peuple Kanak reste fier de ses traditions qu’il a su conserver en brousse mais aussi en ville.


Nous allons au trou d’Anawa où parait-il nous devrions voir des tortues. C’est un grand trou de 30 m de diamètre environ et autant de profondeur. Nous ne verrons pas de tortues mais par contre beaucoup de gros poissons que nous attirons à la surface avec du pain. Jérôme, quant à lui descendra dans l’eau mais le trou est profond et ne présente pas trop d’intérêt.




Notre séjour se termine, il n’est pas question de quitter Ouvéa sans notre bougna. Jérôme est chargé d’aller à la chasse, aux poissons, et c’est un énorme bec de cane qu’il nous ramène.


Samedi 21 novembre, nous quittons ce petit paradis avec Jérôme à bord, nous avons laissé Sébastien et Audrey à Ouvéa et nous prenons la direction de la grande terre, la baie de Tuho, sur la côte est. Encore dans le lagon, nous pêchons un Mahi Mahi de 1,20 mètre, peu de temps après un deuxième arrive à bord aussi gros. Maoro file avec un vent de travers, Jérôme dort beaucoup et profite peu de cette superbe navigation. En arrivant au large de la passe de Tuho nous voyons Bayou, un super cata de 18 mètres dont le capitaine n’est autre que Stéphane, il vient à notre rencontre et nous montre le passage d’entrée, où nous mouillons à quelques mètres de lui. Stéphane, accompagne une équipe de scientifiques qui ont pour mission d’étudier le corail de la barrière, à l’intérieur et l’extérieur du récif, entre autre. Jérôme a la chance d’être invité à bord pour une semaine de plongées. Stéphane passe la soirée avec nous et ils nous quittent tous les deux pour rejoindre Bayou, ils nous laissent nos deux gros Mahi, leur congélateur est plein. Le lendemain au petit matin, nous levons l’ancre, nous avons un alizé de 25 nœuds avec rafales à beaucoup plus, et dans le nez, nous décidons de rester dans le lagon pour avoir moins de houle. Nous tirons des bords et n’avançons parfois qu’à 1 nœud avec le moteur, dans des conditions épouvantables. Le soir nous mouillons en baie d’Ugue après avoir parcouru 41 milles et une moyenne de 2,87 nœuds, l’horreur ! Le lendemain, c’est pire, nous ne ferons que 24 milles au cap mais 41 milles pour mouiller en baie Kouaoua, où nous devons rester le lendemain pour refaire du gasoil et un peu d’avitaillement, nous n’avions pas prévu de telles conditions et si longues. Nous sommes dans ce qu’on appelle « la côte oubliée » Pas un voilier en vue, c’est le coin des mines de nickel, le lagon est rouge, la terre est rouge, nous n’avons aucune envie de nous baigner. Nous suivons la météo qui ne prévoit pas d’amélioration en ce qui concerne la force du vent, alors nous prenons la mer le mardi 25 novembre. La houle est de 2 mètres l’alizé souffle à 25 nœuds et nous tirons des bords sur les Loyautés que nous avons en principe quittés. Nous nous rapprochons si doucement de notre cap que j’aurai le temps de lire deux gros livres, c’est un peu ma façon d’oublier ces conditions épouvantables. Nous entrerons dans la passe d’Havannah vendredi 27 novembre à 16 heures, il nous reste 40 milles pour arriver à Port Moselle. Nous pêchons un thon jaune et à présent les conditions ne sont plus les mêmes, nous retrouvons une vie presque confortable avec un vent travers arrière, nous enlevons les ris et enroulons la trinquette, hélas le vent s’est calmé à présent, nous aurions voulu garder un 25 nœud. Nous arrivons à Port Moselle, il est 1 heure du matin le samedi 28 novembre, la manœuvre sur le catway n’est pas bonne le vent nous repousse, c’est donc grimpée sur le balcon avant que je saute sur le ponton, je glisse et je vais garder un bleu énorme. Nous sommes épuisés et allons dormir un peu. Le bonheur c’est d’apprendre que nous aurons une place au port pour toute la saison cyclonique, 5 mois. Nous avons fait depuis notre départ avec Dany, 740 milles. Jérôme est récupéré à Tuho par Sébastien, nous devions aller en brousse dans le nord avec eux, nous décidons de rester à Nouméa et de les attendre. Il ne reste à Jérôme que trois jours que nous passerons à Nouméa, en balades et baignades à la baie des Citrons.


Lien avec l'album photos :
http://picasaweb.google.com/MaoroChantalYves/27_SejourJerome#
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